Photo : M. Ouanezar Par Mohamed Ouanezar C'est un diagnostic exhaustif et sans complaisance que l'ADS dresse de l'état des lieux des dispositifs et programmes mis en place, depuis sa création en 1996, pour piloter ses missions de développement social. Les dispositifs sociaux mis en place à l'époque de la création de l'Agence ne peuvent, plus, supporter les incohérences et les limites imposées par une situation socioéconomique en mutation constante, de plus en plus complexe et insoutenablement difficile. Faut-il changer, foncièrement, de politique sociale pour mieux maîtriser l'efficience de l'ingénierie sociale menée, depuis plus d'une décennie et demie, par l'ADS ? Ou encore, faut-il se réadapter et réajuster le tir pour permettre une percée nouvelle au sein de la société algérienne, à travers des dispositifs réfléchis, mûris et ciblés, conjugués à des approches plus flexibles et mieux adaptées ? Des approches participatives où le citoyen est le point nodal du projet social développé par les structures de l'ADS. Toute une problématique, ou plutôt une démarche, qui devra permettre un nouveau redéploiement de l'Agence de développement social au sein de la société algérienne, dans le sillage des bouleversements actuels. Aux yeux des spécialistes, psychiatres, sociologues et assistantes sociales de l'Agence, les responsables horizontaux et verticaux dont les DAS, les directeurs de centres spécialisés et les directeurs régionaux de l'ADS, les membres des cellules de proximité CPS et autres formateurs de l'Agence devront disséquer et débattre pour sortir, au bout de trois journées, avec une plateforme de recommandations et de perspectives de travail à même de permettre une palette diversifiée des options de développement social et une redynamisation des différentes actions menées par l'Agence sur le front social. Pour cela, le nouveau directeur général, M. Mohamed Fouad Rachedi, un visionnaire au sein de l'ADS, estimera, tout comme le ministre de la Solidarité nationale, «qu'il faut aimer le social pour le réussir. Nous nous devons de réussir à mieux gérer nos dispositifs pour mieux servir notre société». Dans son allocution inaugurale des travaux du séminaire national de l'ADS, sous le thème «Entre vécu, enjeux et défis», le DG de l'Agence a énuméré toutes les étapes de l'audit interne mené par ses soins pour évaluer l'état des lieux et dresser un programme de travail adapté et mieux ciblé. Tout en détaillant les grands axes de sa vision globale de ce que doit être l'ADS dans l'avenir, il annoncera la mise en branle de nouveaux organigrammes faisant partie d'une stratégie nouvelle sur le plan tant organisationnel que fonctionnel. La nouvelle approche et vision du premier responsable de l'ADS vise à lui redonner sa véritable dimension de centre d'expertise sociale et d'adopter une approche d'anticipation, de veille sociale, d'accompagnement et d'innovation. Ce qui fera dire au ministre de la Solidarité nationale et de la Famille : «L'ADS est une véritable pépinière de cadres compétents et loyaux… Seule l'ADS peut se targuer de connaître la famille algérienne et ses besoins. Il ne faut pas se cacher les vérités à ce sujet. Nous sommes les seuls à entrer chez les Algériens dans leurs maisons et à connaître leur vie et leurs besoins», notera-t-il non sans grande fierté sous les ovations des membres présents. Il y a lieu de noter que l'ADS a vu son effectif multiplié par 1,6, alors que le nombre des cellules de proximité est passé de 49, en 2003, à 242 en 2011. Côté structures de gestion régionales, on notera le passage de 6 à 11 directions régionales. L'Agence bénéficie annuellement d'un budget estimé à 127 milliards de dinars, auquel il faut ajouter des rallonges décidées dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour la gestion des dispositifs sociaux. Désormais, «l'Etat-providence, c'est fini. Ceux qui veulent encore de l'assistanat, nous ne répondrons pas à leurs doléances. Par contre, nous aiderons et nous accompagnerons tous ceux qui le voudront. L'Algérien doit adopter cette approche participative et opter pour une participation déterminante dans l'amélioration de ses conditions de vie. Nous sommes là pour ça. Nous ne ferons plus de la charité ou de la bienfaisance», dira le ministre en guise de nouveau cahier des charges pour l'ADS.