«C'est une expérience enrichissante. Les membres de la partie algérienne, les associations Chrysalide [Alger], Art et culture [Sétif] et nos artistes ont fait la preuve de leur volonté de progresser dans le programme que nous avons initié. Aujourd'hui, les textes et les œuvres sont là. On commence à ressentir l'effet du travail accompli», a indiqué samedi dernier Guillemette Grobon, directrice artistique de la compagnie lyonnaise Gertrude II à l'APS, à l'occasion de l'organisation à Lyon de la manifestation «Alger, Sétif, Lyon : noir sur blanc» qui a pris fin hier. La directrice artistique a qualifié de «remarquable» le travail accompli dans le cadre d'un «programme de co-développement artistique durable» entre les villes d'Alger, de Sétif et de Lyon, lancé depuis 2003. Cette manifestation artistique, lancée le 1er octobre dernier au Conservatoire de Lyon, est une «sortie publique» des 33 artistes des deux rives, dont 7 Algérois et autant de Sétifiens, pour faire découvrir au public les «fruits du programme de recherche et de formation initié depuis 5 années», a précisé la directrice artistique de la compagnie lyonnaise. Pour Guillemette Grobon, cette expérience est «une histoire de raison de cœur, une histoire des arts et des âmes et une extraordinaire rencontre entre des équipes et des compétences dynamiques qui veulent bouger». Le choix de l'Algérie et des villes d'Alger et de Sétif n'est pas fortuit, souligne-t-elle. La directrice artistique de la compagnie lyonnaise explique que «l'immigration algérienne est la première immigration de France et celle de la wilaya de Sétif, la première de notre région Rhône-Alpes. Aussi est-ce l'heure de faire bouger les lignes de la coopération en général et avec l'Algérie en particulier, en mettant en place des échanges, qui permettent la construction de bout en bout de projets d'artistes, sous le regard vigilant du partage équitable des savoirs, des savoir-faire et des savoir créer». Guillemette Grobon a expliqué que «Alger, Sétif, Lyon : noir sur blanc» a été «un temps précieux de créations, de lecture, de mises en espace, d'événements d'arts plastiques, de tables rondes, de sessions de slam et de saada d'amour, aux entrecroisements de disciplines et de cinq années de recherches communes». Après le dernier spectacle présenté hier en fin d'après-midi, une «gaada» -au sens propre du terme- dédiée à «la poésie d'amour arabe», les participants à cette édition se sont retrouvés pour évaluer le travail accompli et définir les projets futurs à réaliser et le lieu de leur présentation, «en Algérie sans aucun doute», a indiqué Guillemette Grobon.