Après avoir passé au crible plusieurs secteurs tout au long du mois de Ramadhan, le président de la République a porté hier toute son attention sur le secteur de la culture. Abdelaziz Bouteflika s'est montré globalement satisfait des efforts consentis pour son développement mais a tout de même mis le doigt sur les problèmes du monde de l'édition mais aussi sur l'importance de la promotion de la culture dans le pays. Le chef de l'Etat a d'ailleurs instruit le gouvernement de lui accorder davantage d'attention. «Notre pays a investi d'importantes ressources dans le développement des infrastructures culturelles qui doivent être valorisées au service de la production culturelle. Nous avons également réhabilité les festivals culturels dans diverses disciplines. C'est donc sur ces fondements solides que nous aurons à encourager davantage la promotion et l'émulation entre nos artistes», a-t-il précisé après avoir attentivement écouté le bilan présenté par la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Dans la présentation des grands axes du programme de développement du secteur, la première responsable de celui-ci a, bien sûr, mis en avant les efforts consentis par l'Etat en faveur de la culture en avançant des chiffres éloquents : les montants annuellement investis dans le secteur ont été multipliés par quatre au cours de cette décennie. Le budget d'équipement du secteur, qui était de moins de 2 milliards de dinars en 1999, totalise pour la période 2000-2009, une enveloppe financière de 90 milliards de dinars, soit 10 milliards par an. A cela s'est ajoutée l'augmentation du budget de fonctionnement qui est passé de 4 milliards de dinars en 1999 à près de 15 milliards en 2009. La ministre de la Culture n'a pas manqué de préciser que 123 projets ont été réalisés durant la période 2005-2007. En ce qui concerne les prévisions pour 2008-2009, il est attendu la réception de 438 autres projets. Livre, cinéma et théâtre ont eu droit à des bilans positifs et prometteurs. S'agissant de la diffusion culturelle, la réalisation des maisons de la culture -elles sont passées de 23 en 1999 à 38 en 2008 et 4 autres sont prévues pour 2009- ainsi que l'institutionnalisation de 93 festivals culturels, ont été mis en avant. Le dispositif de formation artistique s'est, selon la même source, renforcé avec la réalisation de 15 établissements de formation durant la période 2004-2008 et la réception en 2009 de 6 autres projets. Intervenant à la fin de la présentation du dossier du secteur, le président de la République a abordé la question du livre et de la lecture publique, en affirmant que «l'édition doit être un vecteur pilote de l'émergence des industries culturelles», notant toutefois que «la promotion du livre en tant que produit culturel doit tenir compte de la prégnance de plus en plus grande de la télévision et de l'Internet». Abdelaziz Bouteflika a, par ailleurs, relevé «les progrès importants réalisés en termes de restauration de biens culturels immobiliers et de monuments, de classement et de sauvegarde de sites et d'inventaire de biens culturels». Pour mener à bien le programme de mise en place des industries culturelles, le chef de l'Etat a appelé «au renforcement et à l'élargissement de la formation dans les métiers qui sont nécessaires à leur expansion et à leur consolidation». Il a également tenu à souligner «l'action appréciable menée par le secteur en matière de création d'infrastructures et de soutien à la production culturelle dans le cadre de notre politique culturelle globale qui vise à diffuser massivement les produits d'une culture, fondée sur la promotion et la valorisation de notre patrimoine culturel, d'une part, et de la généralisation de la culture scientifique et technologique, d'autre part». «L'Algérie contemporaine est ouverte sur un monde où la compétition domine dans tous les domaines. Notre nation doit y tenir sa place en s'en donnant les moyens, notamment, en œuvrant à enraciner notre jeunesse dans notre identité nationale dont la culture demeure un grand atout. Nous devons également poursuivre notre apport à nos espaces culturels et spirituels. C'est dans cet esprit que se place l'organisation à Alger du Festival culturel panafricain en juillet 2009», a ajouté le chef de l'Etat. F. B.
Les grands projets culturels
Parmi les grandes manifestations qui sont impatiemment attendues pour le développement du secteur de la culture, le 2ème Festival culturel panafricain d'Alger 2009 et «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» constituent les deux événements culturels d'envergure qui ont été mis en valeur lors de la réunion présidée par Abdelaziz Bouteflika. Quatre grands projets structurants pour la ville d'Alger, qui sont en cours d'étude ou de réalisation à Alger, ont également été mis en valeur lors de cette réunion. Ces quatre grands projets aspirent à donner à la capitale la dimension culturelle et patrimoniale qu'elle mérite en tant que métropole méditerranéenne. Il s'agit de la Bibliothèque arabo-sud américaine, du Centre arabe d'archéologie, de l'Opéra d'Alger et de la grande salle de spectacles d'Alger.