Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le débat sur la loi portant sur la représentation de la femme dans les assemblées élues ne passionne pas trop les sénateurs, comme c'était le cas des députés. Lors de la première journée, des discussions sur cette loi, déjà largement édulcorée à la Chambre basse, les débats n'ont pas vraiment attiré l'attention des présents. A l'exception d'interventions féministes et engagées de la moudjahida Zohra Drif Bitat et de certains sénateurs du tiers présidentiel, le reste des débats a porté essentiellement sur les louanges faites à une loi qui figure parmi les plus emblématiques des réformes présidentielles. Toujours égale à elle-même, Zohra Drif Bitat a réclamé une «seconde lecture de la loi». La dame estime que la version actuelle du texte ne reflète pas du tout la place qu'occupe réellement la femme dans la société. Pis, «personne ne peut prétendre faire de l'aumône aux femmes», s'écrie-t-elle. Ses autres collègues femmes, au nombre de 7 toutes désignées par le président de la République dans le tiers présidentiel, ont toutes défendu le maintien de la loi selon la proposition du gouvernement. Ce n'est pourtant pas évident. Certains des sénateurs qui sont intervenus dans les débats, notamment ceux du FLN, ont mis en avant une autre réalité : ils estiment que la société n'est pas prête pour ce genre de loi. Certains iront même jusqu'à évoquer des textes coraniques pour afficher leur hostilité au texte. C'est le cas de Rachid Hassasa, un sénateur du sud du pays, qui refuse de voir les femmes intégrer en masse les assemblées élues. Le sénateur du tiers présidentiel, Bouzid Lazhari, quant à lui, est allé à contre-courant des conservateurs lorsqu'il a demandé une parité simple entre hommes et femmes. Lors de ces débats, sans réelle emprise sur le cours des évènements du fait de la limitation des possibilités d'intervention du Sénat, la déchirure dans la maison FLN apparaît clairement. Pis, deux extrémités sont apparues : l'une appelle à la suspension de la loi au nom du conservatisme et l'autre qui demande plus. C'est le cas de Bachir Bendaoud qui réclame le retour à la première mouture du texte, telle que proposée par le gouvernement. «Ces amendements (ceux de l'APN, ndlr) sont le désir de certains députés», accuse-t-il. Pourtant, ces parlementaires sont issus du même parti politique que lui, le parti de Front de libération nationale.Comme les textes précédents, cette loi passe comme elle a été envoyée de l'Assemblée populaire nationale. En attendant le reste.