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5 licenciements et plus d'une trentaine de suspensions à Reelec Baba Hassan
Le conflit au sein du collectif des travailleurs atteint le pourrissement
Publié dans La Tribune le 27 - 11 - 2011


Photo : S. Zoheir
Par Hasna Yacoub
Cinq travailleurs de l'entreprise des réalisations électriques de Baba Hassen (Reelec) ont été licenciés, jeudi 17 novembre. Trente-trois autres ont été suspendus. Motifs évoqués : «initiateur de mouvement de grève et abandon de poste». Pourtant ces travailleurs n'avaient nullement l'intention d'observer un mouvement de grève, n'ayant pas de conflit direct avec leur employeur. Ils ont initiés une journée de protestation, le 13 novembre dernier, demandant à leur administration d'intervenir dans le cadre de ses prérogatives pour permettre la tenue d'une assemblée générale pour renouveler le syndicat d'entreprise. La réaction de l'administration de Reelec ne sait pas fait attendre : des mises en demeure ont été envoyées, le lendemain de l'arrêt de travail observé, le 14 novembre donc, à une quarantaine d'employés. Peut-on évoquer un abandon de poste après une journée d'absence ? N'ayant pas obtenu de satisfaction auprès de l'administration et considérant sa réaction comme une provocation, les travailleurs ont continué leur mouvement de protestation pendant trois jours. Au quatrième jour, des lettres de licenciements ont été envoyées à cinq d'entre eux, considérés comme les «meneurs» du mouvement alors que le reste a été suspendu. Il ne s'agit pour l'administration que de l'application de la procédure dans le respect des textes législatifs et du règlement intérieur, comme le dira le directeur des ressources humaines.
Mais n'est-ce pas là une décision sévère que celle prise par l'administration de cette entreprise surtout que celle-ci a été appelée à l'arbitrage ? Même si arbitrer un conflit entre travailleurs n'est pas des prérogatives de l'administration de Reelec, cette dernière et par le biais de son directeur général a tenté, il faut le souligner, une séance de réconciliation entre les deux parties en conflit en septembre 2010. Sans succès. Pour comprendre les raisons du mécontentement des travailleurs de Reelec Baba Hassan, il faut revenir à l'année 2009. Cette année-là a vu le renouvellement du bureau syndical de l'entreprise. Quelques mois seulement après ces élections, les membres du bureau syndical ont retiré leur confiance au secrétaire général. Selon les travailleurs protestataires, les syndicalistes les ont sollicités pour signer une pétition permettant le retrait de confiance au SG sous prétexte que ce dernier «négocie pour ses intérêts personnels et a une gestion douteuse des œuvres sociales». Selon les mêmes travailleurs, document à l'appui, ils ont accepté en date du 30 juin 2010 de signer le retrait de confiance avec l'exigence de la tenue d'une Assemblée générale extraordinaire (AGEX) pour éclaircir la situation. Une fois le retrait de confiance établit et selon le règlement, un membre du bureau syndical a été désigné comme nouveau secrétaire général du syndicat de l'entreprise. L'AGEX exigée par les travailleurs n'a jamais eu lieu mais ces derniers ont maintenu la pression. D'ailleurs, le syndicat a tenté de tenir en date du 17 avril 2011 une réunion dont l'ordre du jour était les problèmes socioprofessionnels mais cette rencontre s'est terminée en queue de poisson, émaillée par une bagarre entre les travailleurs. Selon le secrétaire général du bureau syndical désigné, l'actuel donc, «certains travailleurs perturbateurs qui ne sont même pas membres de l'UGTA sont venus avec l'esprit de dissoudre le syndicat». Mais selon ces mêmes travailleurs «perturbateurs», le syndicat n'avait pas respecté son engagement de s'expliquer sur la gestion douteuse évoquée pour l'évincement du précédent SG. Les travailleurs de Reelec ont réussi, après plusieurs écrits à l'union locale, à l'union de wilaya et même à la centrale UGTA, à obtenir le gel des activités du syndicat. L'union locale a annoncé à deux reprises, la tenue d'une AG pour l'élection d'une commission électorale qui sera chargée du renouvellement de la section syndicale de Reelec mais cette AG n'aura jamais lieu puisque le représentant de l'Union locale sera, à deux reprises, empêché d'accéder à l'entreprise par des membres de la sécurité qui sont aussi membres du bureau syndical gelé. Face à ce blocage, les travailleurs ont sollicité l'intervention de l'union de wilaya d'Alger qui a tenté une sortie de crise en proposant une séance de réconciliation entre des représentants du bureau syndical gelé et ceux des travailleurs. La proposition n'ayant pas été acceptée par les deux parties, aucun terrain d'entente n'a été trouvé et la situation demeure bloquée. Les travailleurs protestataires déposent alors une requête auprès de l'administration demandant son intervention afin que le représentant de l'Union de locale puisse accéder à l'entreprise et par conséquent à la salle de la tenue de l'AGEX. L'administration de Reelec a expliqué, par la voix de son directeur des ressources humaines, avoir répondu favorablement à toutes les demandes de l'union locale pour tenir l'AGEX. «Nous avons offert la salle à chaque fois que le syndicat nous l'a demandé. Notre rôle s'arrête-là, nous n'avons pas à s'immiscer dans le conflit entre travailleurs», disent-ils. Pour l'administration, le refus de l'accès au représentant de l'union locale se fait par des employés non pas en leur qualité d'agents de sécurité mais en leur qualité de travailleurs syndiqués en conflit avec une autre partie de travailleurs. L'administration décide alors de ne pas avoir de parti pris dans le conflit mais réagira très rapidement lorsque les protestataires, estimant être lésés dans leur droit, décident en date du 13 novembre d'observer une journée de protestation.
Aujourd'hui, cinq employés de Reelec dans des cadres de l'entreprise sont licenciés. Trente-trois autres risquent le licenciement s'ils décident de maintenir leur mouvement en soutien à la sévère sanction contre leurs collègues. Une situation dramatique qui aurait pu être évitée. Car, il est inconcevable d'arriver au licenciement de dizaines de travailleurs alors que la seule revendication de ces derniers est d'avoir une section syndicale qui les représente. Il s'agit là, à ne pas en douter, d'un manquement de la centrale UGTA et de ses antennes à qui revenaient le rôle de statuer dans le conflit. L'union locale de l'UGTA en décidant du gel des activités du syndicat de l'entreprise et du renouvellement de sa composante devait assurer la tenue de l'AGEX même dans ses locaux, encadrer les travailleurs protestataires de Reelec et éviter le pourrissement de la situation. L'union locale de l'UGTA est la mieux placée pour savoir que même si les travailleurs protestataires sont minoritaires, ils ne pourront nullement influencer lors du renouvellement du bureau syndical de Reelec et les travailleurs déjà élus seront maintenus dans leur poste. En réalité, dans ce conflit, l'enjeu majeur reste confus. Car, pour quelle raison les membres de l'actuel bureau syndical refusent-ils de se soumettre de nouveau à l'urne ? Si leurs opposants sont minoritaires comme ils le soutiennent, ils n'en sortiront que plus gratifiés de cette épreuve, étant de nouveau plébiscités ? Sauf si la liste signée par 124 sur un ensemble de 232 travailleurs de Reelec demandant le renouvellement de la section syndicale qui est entre les mains des protestataires pèsera réellement lors des prochaines élections du bureau syndical ?
H. Y.
«Nous n'avons pas le droit de prendre position pour une partie des travailleurs»
Contacté, M.Djenouhat, le premier responsable de l'Union de wilaya d'Alger de l'UGTA, a tenu à expliquer que l'union locale ainsi que l'union de wilaya ont tenté à maintes reprises de trouver une solution au conflit qui règne au sein de Reelec, en vain. «Le problème est à l'intérieur du collectif. Nous n'avons pas le droit moral de prendre position pour une partie ou une autre. Nous respectons le choix des travailleurs», a déclaré M. Djenouhat qui, questionné sur l'existence possibles d'enjeux poussant à une telle guéguerre pour un bureau syndical, affirmera : «L'entreprise est en faillite. Il y a beaucoup d'intérêts.»


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