de Reuters L'Italie a dû accepter, hier, un rendement record depuis la création de la zone euro de près 8% pour pouvoir émettre 7,5 milliards d'euros de papier à trois ans, un niveau qui place le coût de sa dette à un niveau de plus en plus difficilement soutenable. La Banque d'Italie avait comme objectif de placer entre cinq et huit milliards d'euros de papier, et la demande a approché le haut de cette fourchette. Les obligations à trois ans BTP ont été adjugées à un rendement record de 7,89% après 4,93% lors d'une précédente adjudication du même type fin octobre, a précisé la Banque d'Italie. Le ratio de couverture s'est élevé à 1,502.Pour le papier à huit ans, le rendement moyen est ressorti à 7,28% avec un ratio de couverture de 1,538. Les obligations à 10 ans ont été adjugées au rendement de 7,56% avec un ratio de couverture de 1,335. Dans la foulée de l'adjudication de Rome, l'écart de rendement entre obligations italiennes à dix ans et leurs équivalents allemands s'est resserré - à 512 points de base, contre un plus haut du jour de 523 pdb - les Bourses européennes se sont retournées à la hausse et l'euro gagnait du terrain face au dollar.Les investisseurs ont été rassurés par le montant émis, proche du haut de la fourchette fixée par la banque centrale après une émission jugée catastrophique de dette à six mois la semaine dernière.La pression sur Rome s'est par ailleurs légèrement atténuée après un article du quotidien italien La Stampa publié dimanche dernier qui rapportait que le FMI étudiait la possibilité de prêter à Rome jusqu'à 600 milliards d'euros à un taux préférentiel sur douze ou dix-huit mois afin de soulager la pression sur l'Italie. Le FMI a toutefois démenti ces informations. «C'est une adjudication réussie en ce qui concerne le montant de l'offre, la taille de l'émission [...] mais les rendements toujours élevés restent une source d'inquiétude», commente Peter Chatwell, analyste spécialisé taux d'intérêt chez Crédit agricole. «Dans un monde idéal, ces rendements [...] inscriraient encore davantage la réunion Ecofin/Eurogroupe sous le signe de l'urgence, mais nous sommes loin d'être dans un monde idéal.» En Belgique, les rendements des obligations d'Etat à court terme ont atteint un plus haut depuis novembre 2008 lors d'une adjudication de dette à trois et six mois également réalisée hier.L'Etat a levé 1,015 milliard d'euros au total, soit un montant situé dans le bas d'une fourchette de prévision de un à deux milliards d'euros fixée par Bruxelles.Les investisseurs sanctionnent une instabilité politique dont souffre la Belgique depuis les élections de juin 2010. Cette dernière est néanmoins en passe d'être réglée, l'accord sur le budget 2010 trouvé au cours du week-end entre six partis politiques étant le dernier obstacle de taille sur le mise en place d'un nouveau gouvernement issu de ces élections.Le rendement de la dette dix ans belge, qui s'était envolé la semaine dernière, reculait d'ailleurs de 17 points de base vers la mi-séance, à 5,48%Parmi les prochaines émissions faisant figures de tests, celles de l'Espagne et de la France jeudi prochain sont particulièrement attendues par les investisseurs. Reuters
S&P renforce les inquiétudes sur le AAA français L'agence de notation Standard&Poor's pourrait annoncer sous peu le placement de la note AAA de la France sous perspective négative, a rapporté, hier, la Tribune, qui cite des «sources concordantes». «Cela pourrait intervenir sous une semaine, ou peut-être 10 jours», dit une source diplomatique citée par le quotidien économique, qui évoque une intense réflexion en ce sens au sein de l'agence. Le placement sous perspective négative serait une première étape vers une possible dégradation de la note maximale dont jouit la France et qui lui permet d'emprunter à des taux avantageux. L'agence de notation Moody's a fait savoir lundi que l'aggravation de la crise financière dans la zone euro pesait sur les perspectives de notation de la dette souveraine de tous les pays européens. La France se savait déjà en première ligne après que les trois principales agences de notation l'ont avertie qu'une intensification de la crise mettrait en danger son fameux «triple A». Londres abaisse sa prévision de croissance pour 2012 Le gouvernement britannique a nettement revu à la baisse, hier, sa prévision de croissance pour l'an prochain et a prévenu qu'une récession dans la zone euro pourrait provoquer un retournement de l'économie du Royaume-Uni. Londres s'attend désormais à une expansion du produit intérieur brut (PIB) de seulement 0,7% en 2012, contre +2,5% attendus au mois de mars, a annoncé le chancelier de l'Echiquier George Osborne. La croissance devrait rebondir à 2,1% en 2013 mais le ministre a déclaré aux parlementaires que ce chiffre pourrait être bien moins bon si aucune solution n'est trouvée face à la crise de la dette en Europe.