La ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a salué, lundi soir, l'accord conclu entre les pays membres de la zone euro pour établir un mécanisme européen de stabilité "simple, solide et doté de fonds propres de qualité". Réunis dans une session exceptionnelle de l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus, lundi, à un accord sur les principes du futur Mécanisme européen de stabilité (MES). Les MES, une organisation internationale établie par un traité entre les Etats membres de la zone euro, sera mis en œuvre à compter de juillet 2013 pour se substituer au Fonds européen de stabilité financière (FESF). "Cette institution nouvelle de droit public international apportera, dans le cadre d'une stricte conditionnalité, une assistance financière aux Etats de la zone euro touchés ou menacés par de sévères difficultés financières et dans le but de sauvegarder la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble", a souligné Mme Lagarde. Un Conseil des gouverneurs composé des ministres des Finances de la zone euro adoptera par consensus les décisions pour le fonctionnement du MES, selon un communiqué publié par le ministère français de l'Economie et des Finances. "Le MES disposera d'une capacité d'intervention financière effective de 500 milliards d'euros, adossé à une structure capitalistique simple, lisible et solide", qui devrait assurer une notation AAA par les agences de notation, a précisé Mme Lagarde. Celle-ci sera assurée grâce à la constitution d'un capital total de 700 milliards d'euros, composé de 80 milliards d'euros de capital libéré et de 620 milliards d'euros de capital appelable, a ajouté la ministre française. Le 11 mars dernier, les pays membres de la zone euro avaient trouvé un accord pour doter ce mécanisme d'une capacité d'intervention de 500 milliards d'euro. "Nous nous sommes mis d'accord sur tous les aspects concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES)", a annoncé le président de ce forum des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion des grands argentiers de toute l'Union européenne à Bruxelles. Pour pouvoir être en mesure de prêter jusqu'à 500 milliards d'euros à des pays qui connaîtraient de graves difficultés de financement, comme la décision en a déjà été prise, "le mécanisme disposera d'une base de capital de 700 milliards d'euros", a souligné Juncker lors d'une conférence de presse. Quatre-vingt milliards d'euros seront versés par les pays membres de l'Union monétaire sous forme de capital dans une société ad hoc qui va être créée et aura son siège à Luxembourg. Le reste, 620 milliards d'euros, sera du capital "exigible" et des garanties. Cette nécessité de disposer de 700 milliards d'euros pour pouvoir en prêter 500 milliards s'explique par la volonté de "garantir la meilleure notation possible" au mécanisme permanent de la part des agences spécialisée. Et pour cela, le dispositif devra garder une partie de ses fonds en garantie. Notons enfin que le marché obligataire européen a débuté la journée sur une note négative. Le regain marqué d'appétit pour le risque, qui a pesé hier sur les emprunts d'Etat les mieux notés de la zone euro (dettes core), continue d'affecter leur évolution. Le Bund allemand à 10 ans cède encore du terrain. Son rendement se tend de 1 pb, à 3,25%. Sur les marchés à terme, le contrat juin sur Euro-Bund à 10 ans recule de 3 ticks, à 122,14. Même l'accord sur le futur mécanisme permanent d'aide financière de la zone euro (MES), qui devrait avoir une force de frappe de 500 milliards d'euros, ne parvient pas à soutenir les dettes périphériques.