Photo : Sahel Par Ali Boukhlef Malgré la crise qui secoue sa formation, Abdelaziz Belkhadem fait bonne figure. Le secrétaire général du FLN, qui a ouvert hier matin à Zéralda, les travaux d'une session ordinaire du Comité central de son parti, a pour une fois épargné les redresseurs qui demandent pourtant sa tête.«Je dis aux mécontents que nous ferons tout pour satisfaire un maximum de gens. Ce sont après tout des militants du FLN. J'ai entendu dire qu'ils veulent forcer le siège du parti. Je leur dis que les portes sont ouvertes. Ce siège est le vôtre. Vous n'avez pas besoin d'utiliser la force pour y entrer», a-t-il lancé à l'adresse du mouvement que dirige Salah Goudjil. Selon le secrétaire général du FLN, le parti a déjà vécu des crises similaires de par le passé. «Quant aux pétitions, je rappelle qu'ils n'ont pas besoin de 10 000 personnes. Qu'ils ramènent seulement 175 signatures du Comité central, je pars», a-t-il défié, tout en rappelant que «ces crises sont connues dans notre parti depuis sa création».Par contre, Abdelaziz Belkhadem est beaucoup plus virulent lorsqu'il s'agit de répliquer à ceux qui demandent la suppression du sigle FLN. Ces derniers, considérés comme des voix dissonantes, sont assimilés à ceux qui «ont la nostalgie de l'Algérie française». Pour lui, les ennemis de l'intérieur font le jeu de ceux qui veulent attenter au parti de l'extérieur. Un discours qui nous renvoie aux années du parti unique.Sur le plan purement politique, le secrétaire général du FLN a démenti les informations selon lesquelles son parti est contre les réformes politiques. Mieux, il a rappelé que le FLN est «pionnier dans ce domaine. C'est le premier parti à demander des réformes depuis des années. C'est pour cela que le FLN n'a ni subi ni n'est surpris par ces réformes». Il a égratigné au passage ceux avec qui «nous partageons des idées pour élargir la base programmatique du président de la République» qui l'ont critiqué. Sur le terrain des propositions, Abdelaziz Belkhadem veut prendre tout le monde de court. Il a estimé que la future Constitution doit protéger les constantes nationales qui sont l'islamité, l'arabité et l'amazighité. Il a proposé également que des principes fondamentaux, tels les libertés privées et collectives, le caractère républicain et démocratique de l'Etat, ainsi que la défense et la protection des droits de l'Homme soient rappelés lors de l'élaboration de la future loi fondamentale.Actuellement première force politique du pays dans toutes les institutions élues, le FLN veut sauvegarder ce privilège. Belkhadem a demandé aux militants de son parti de se «mobiliser davantage» pour «sauvegarder cette place». «La concurrence ne nous fait pas peur», a-t-il encore répondu à ceux qui l'accusent de vouloir limiter l'attribution des agréments aux nouveaux partis politiques.