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«Nous agirons en tant que centre d'expertise sociale avec une banque de données référentielle» Entretien exclusif avec Rachedi Mohamed Fouad, directeur général de l'agence de développement social ADS
Photo : M. Ouanezar Entretien réalisé par Ouanezar Mohamed La Tribune : Dans votre projet de redynamisation et de revitalisation de l'ADS, vous parlez de stratégie de redéploiement organisationnelle et fonctionnelle de l'agence. Sur quelles bases a été édifiée cette nouvelle stratégie ? Et pourquoi la tenue de ces séminaires nationaux et ces rencontres régionales des structures de l'ADS ?
Rachedi Mohamed Fouad : il n'y a jamais eu de halte depuis la création de l'ADS. Beaucoup de choses ont été faites depuis, mais sans aucune évaluation ou bilan. Or, si on ne s'évalue pas, on n'avance pas. Notre stratégie a été, d'abord, de procéder à un large audit et un diagnostic global de nos structures et une évaluation exhaustive de ce qui a été fait, notamment les nombreux dispositifs et programmes existants, leur fonctionnement et leur impact sur le terrain. Cela nous a permis de déceler les gaps et les manques à gagner, notamment les dysfonctionnements institutionnels, les défaillances de certains programmes et nous a permis également d'élaborer la stratégie qu'il faut pour mener à bien nos missions. Pour cela, nous avons engagé nos meilleurs spécialistes et associé des experts éminents, mais aussi nos éléments de base qui sont les membres des cellules de proximité et de solidarité CPS.
Justement quelles sont les solutions ou les perspectives attendues de ces ateliers et chantiers engagé par votre direction générale et est-ce qu'on va assister à un nouveau redéploiement de l'ADS ? En fait, le chantier est immense et ambitieux. Il restitue à l'agence de développement social le rôle qui lui sied. D'abord, il y a une stratégie organisationnelle qu'il faudra asseoir pour assurer une plus grande efficience dans l'accomplissement des actions. Ensuite, il y a la stratégie fonctionnelle qui définira les grands axes des programmes à engager sur le terrain et l'agenda de travail à accomplir en direction de la société algérienne. Notre stratégie globale se base sur le développement d'actions et d'approches systémiques plus pragmatiques et mieux ciblées, tout en prenant en ligne de compte l'environnement global de l'ADS.
Quelles seront les missions que l'ADS devra mener dans un futur proche et les années à venir ? Nous allons agir entant que centre d'expertise sociale et un observatoire national de la société. Notre mission essentielle sera l'ingénierie sociale en dehors de toutes pesanteurs politiques. Nos chiffres et notre base de données seront la référence pour le ministère de la solidarité nationale et la famille. Nous allons agir entant que fond d'aide à la décision. Il y aura le développement des actions de veille sociale rapide, l'accompagnement, la communication et l'écoute, susciter et accompagner les initiatives des populations, établir des passerelles entre les territoires, véhiculer les bonnes pratiques visant une complémentarité des actions, susciter des actions de développement communautaire, etc… En fait, nous devons avoir la capacité à guider le changement social, à revitaliser et susciter les capacités managériales chez les associations et les organisations sociales, etc… Nous nous devons de mieux gérer et mieux servir la société. Cela demande une sacrée stratégie de fonctionnement et d'action sur le terrain ? Il y a 7 idées force qu'il faudra suivre scrupuleusement sur le terrain. D'abord, nous devons être crédibles à travers la mise en place de notre dispositif institutionnel et fonctionnel, notre action devra avoir de l'impact au niveau des territoires, connaissance impératives du milieu avec un respect des priorités et de la pluridisciplinarité, la localisation du développement et diversification des modèles institutionnels de développement social, spécialisation des antennes régionales et des futures représentations de wilaya à travers l'adaptation des programmes d'activités, la réorientation des programmes des programmes de formation et de perfectionnement de la banque mondiale et infléchissement de la coopération (élaborer un moule comme projet de coopération ) et enfin l'adaptation de l'institution aux spécificités territoriales… Dans ce cadre, j'aimerais ajouter aussi que l'espace actif central de l'ADS, c'est le ménage. Nos missions devront y être multipliées et améliorées. Ensuite, nous avons également l'agglomération (village, douar, mechta, …), la commune, la wilaya, la région et enfin le national. Ce sera notre architecture d'intervention pour l'encadrement des programmes de l'agence. Pour cela, tous les moyens vont être mobilisé dès l'achèvement de l‘ensemble des travaux et des procédés d'évaluation et de mise à niveau. Nous commencerons par le renforcement de la mobilité des CPS. Il y aura également la revue et le portail web de l'ADS ainsi que des CD interactifs pour les jeunes bénéficiaires des dispositifs de l'IAIG, AFS et autres… Est-ce que l'ADS dispose des moyens, des compétences et des qualifications pour un tel plan de charge ? L'ADS dispose de potentialités insoupçonnées. Seulement, il va falloir consolider et renforcer ce capital de connaissance et de savoir-faire. Il y a un plan de formation à mener et des cycles de recyclages qui seront organisés régulièrement à travers les séminaires et les regroupements didactiques. Les aspects de formation, d'hygiène et de sécurité, le statut des CPS, l'évolution des carrières, la révision du code des procédures, la convention collective et l'élaboration d'un nouvel organigramme sont autant d'aspects primordiaux et complémentaires dans cette nouvelle stratégie de l'ADS. Il y aura également d'autres mesures corollaires pour motiver et susciter l'engouement au sein de nos personnels. Nous avons institué deux règles primordiales dans l'évaluation du travail. D'abord, un contrat cadre de performance qui sera l'indicateur de performance des cadres gestionnaires de l'ADS. Ensuite, il y aura également le contrat cadre qui notifiera et codifiera toutes les actions nationales entre l'ADS et ses partenaires.
Un dernier mot ? En fait, j'aimerais dans cet espace témoigner de l'intérêt porté par le ministre de la solidarité nationale, le docteur Saïd Barkat qui nous a mis à l'aise et nous a fait confiance dans cette démarche nouvelle. Nous tenons à le remercier pour cette marque de con fiance et de compréhension. Notre plan de charge est très clair et nous allons l'honorer.
