La mission des observateurs de la Ligue arabe à l'intérieur d'une Syrie toujours en effervescence se poursuit inexorablement. La controverse est cependant de plus en plus grandissante quant à la capacité des envoyés de la Ligue à effectuer leur travail sur le terrain. La situation demeure préoccupante et la pression permanente dans les villes de la contestation syrienne, à l'image de Homs et Deraa. La Ligue arabe a reconnu que les tirs visant les manifestants continuaient en Syrie en dépit de la présence de la mission d'observateurs dont le rôle suscite la contestation. Les groupes d'observateurs se trouvant dans les régions de Homs, Deraa et Idleb ont eu des réactions diverses. Le secrétaire général de la Ligue, Nabil al-Arabi, a été toutefois contraint de demander «l'arrêt total des tirs» en Syrie. D'après les «derniers rapports» des observateurs en Syrie, «il y a toujours des tirs et des tireurs embusqués» dans les villes. «Un des objectifs de la mission était d'assurer la libération de 3 484 personnes détenues par le gouvernement syrien en quatre étapes. La libération d'un nouveau groupe sera annoncée bientôt. Les chars se sont retirés des villes et de leurs environs», assurent les Comités locaux de coordination (LCC) qui organisent les manifestations sur le terrain. Ces derniers ont demandé au chef de la Ligue arabe et aux observateurs d'avoir une attitude «objective, impartiale et honnête ainsi qu'un sens des responsabilités et d'annoncer leur impuissance à mener seuls cette mission et demander l'aide des organisations internationales concernées». «Nous voulons dire à Nabil al-Arabi que le manque de professionnalisme des observateurs et le non-respect des horaires de leur arrivée dans des lieux précis ont fait que de nombreuses personnes ont été tuées». La situation sécuritaire reste ainsi précaire. L'agence officielle Sana a annoncé qu'«un groupe terroriste a visé un gazoduc près de Rastane», dans la province de Homs.Entamée le 26 décembre, la mission des observateurs de la Ligue arabe est prévue pour durer un mois, renouvelable une fois si ses résultats ne sont pas «concluants». Une évaluation hebdomadaire doit être faite sur la base des rapports des observateurs sur place, mais «celle-ci n'aboutira à chaque fois qu'à une recommandation sur la nécessité de poursuivre la mission avec des ajustements au fur et à mesure», estime un analyste. Il faudrait attendre le 26 février prochain pour que le Comité ministériel de la Ligue arabe se réunisse afin de tirer les conclusions finales de la mission de ses observateurs en Syrie. Son constat (d'échec ?) pourrait aller dans le sens du souhait de certaines capitales occidentales dans la suite à donner à cette crise syrienne. La voie du recours alibi au Conseil de sécurité de l'ONU qui commencerait à débattre d'une résolution pour intervenir en Syrie semble se dessiner. M. B./Agences