Les mesures incitatives prises par l'Etat en 2011 ont permis la création de près de 50 000 TPE (toutes petites entreprises), dont une grande partie par des jeunes, a annoncé à l'agence de presse algérienne le président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), M. Zaïm Bensaci. «Les efforts de l'Etat notamment pour l'encouragement de la création des TPE par les jeunes en leur facilitant, au même titre que les autres porteurs de projets, l'accès au foncier et aux crédits bancaires ont permis la création de 50 000 PME au cours de l'année passée (2011)», a-t-il expliqué. Ces nouvelles micro-entreprises, qui viennent s'ajouter aux 670 000 PME et TPE déjà en exercice, ont permis la création de plus de 70 000 emplois, directs et indirects, dans des secteurs comme le BTPH, le transport et les services, a-t-il ajouté. Par ailleurs, l'année 2011 a vu, selon lui, la disparition de quelque 30 000 PME activant dans des secteurs productifs et non productifs comme l'import-export. Les principales causes de la mortalité de ces entreprises sont liées au facteur humain et à leur environnement. «Le désir de certains chefs d'entreprise, fraîchement créées, de faire du profit dès la première année et leur incapacité à affronter les difficultés d'une vie économique ou de l'entreprise tout court, conduisent forcément à la disparition de leurs firmes», a-t-il expliqué. «Même si la mortalité est un phénomène normal dans le monde entrepreneurial, j'aurais souhaité qu'elle soit moins importante dans notre pays en attendant l'émergence d'un tissu de PME compétitives», a-t-il confié. M. Bensaci a précisé, dans ce sillage, que la pérennité et le développement des TPE et PME dépendaient surtout de leur environnement immédiat. Un environnement que les pouvoirs publics doivent améliorer par la mise en place de mesures d'encouragement supplémentaires, tout en veillant à leur garantir une application efficace loin de toute bureaucratie. «De nombreuses mesures intéressantes n'ont pas eu l'impact souhaité à cause d'une application entravée par une bureaucratie et des mentalités rétrogrades», selon lui. Pour M. Bensaci, l'assainissement de l'environnement des entreprises en Algérie passe notamment par une lutte contre le phénomène de la bureaucratie, un règlement des problèmes d'accès au foncier industriel et au financement et une réduction de la disparité existante entre les secteurs public et privé. L'orientation des jeunes, désirant lancer des entreprises, vers des secteurs d'activité à forte valeur ajoutée doit également constituer une priorité de l'Etat dans le cadre de cet assainissement, a-t-il souligné. Concernant le programme national de mise à niveau élaboré en 2010 et mis en œuvre depuis janvier dernier, le président du CNC/PME l'a qualifié de «dispositif ambitieux» à même de «changer positivement» la situation de l'entreprise en Algérie. Il a estimé, dans ce contexte, que contrairement aux précédents programmes, ce dernier est le premier à être doté d'importants moyens financiers (386 milliards de dinars) et de pertinents procédés qui tiennent compte de l'ensemble des aspects de la PME comme le management, la chaîne de production et la formation des personnels. M. Bensaci a fait savoir, dans ce sens, que le programme de mise à niveau élaboré fin des années 1990 entre le ministère de l'Industrie et l'ONUDI, ainsi que celui appelé Meda-I, initié en collaboration avec l'Union européenne (UE), «n'ont pas réussi à atteindre les objectifs souhaités». Il a jugé, sur ce point, «indispensable» de doter l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME), l'institution chargée d'appliquer le programme, d'un statut particulier et de ressources humaines qualifiées. Une coordination entre le programme national de mise à niveau et le programme PME-II (Algérie-UE) permettrait, selon lui, de toucher un grand nombre d'entreprises nationales privées et publiques. Dans le but de contribuer à la généralisation de ce nouveau programme, le CNC/PME lancera bientôt, d'après son président, une campagne de sensibilisation pour encourager l'adhésion massive des entreprises à ce dispositif qui a déjà concerné près de 1 000 unités. APS