La ville de Laghouat vit un climat social tendu ces derniers jours avec un pic de tension dans la matinée d'hier marquée par des affrontements entre citoyens et forces de l'ordre. La protestation des jeunes chômeurs, couplée à une liste de relogement vivement contestée, ont fait de la ville un véritable foyer de tension. Des arrestations ont été ainsi signalées du côté des mécontents de la liste des bénéficiaires de logements.Dans l'autre «arène», le rassemblement, prévu pour la journée d'hier à Ouargla par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc), n'a pas eu lieu comme le souhaitaient ses initiateurs.Contacté par téléphone, le coordinateur national de ce mouvement, Tahar Bellabès, nous a indiqué que «le rassemblement s'est transformé en désordre», avant de voir les jeunes contestataires se disperser sous l'œil vigilant des agents de sécurité, mobilisés pour la circonstance. Mais avant de se disperser, les manifestants ont engagé des pourparlers avec des responsables locaux, principalement ceux de l'Agence régionale de l'emploi et de l'agence de wilaya. A quoi a abouti cette discussion ? Le porte-parole des chômeurs fait savoir que les deux Agences se sont contentées de promettre des postes de travail pour les jeunes sans emploi. «Ils nous ont promis 800 postes d'emploi dans les jours à venir», souligne notre interlocuteur. Ce dernier émet toutefois des doutes quant à la concrétisation des promesses tenues par les instances locales chargées de l'emploi. «Les jeunes chômeurs veulent du concret. Nous allons patienter quelques jours pour voir s'ils vont tenir leurs paroles ou pas», ajoute le coordinateur des chômeurs. Il faut noter que cette protestation des jeunes chômeurs de la région, qui ressentent une certaine exclusion, n'a rien d'inédit. Elle se distingue cependant dans son inscription dans la durée. D'où, visiblement, le recours des autorités locales aux… promesses. Car, avec la persistance du mouvement, qui était à son septième jour de suite, les responsables locaux devaient apporter une réponse. Au risque de voir la situation dégénérer. Un tel scénario a été évité de justesse dans la journée de lundi, quand des jeunes protestataires fermèrent tous les accès menant aux sièges des entreprises pétrolières implantées dans la wilaya. Une manière pour les jeunes de la région de réclamer «leur» part dans le recrutement au sein des entreprises pétrolières. Les autorités locales, réagissant aux événements, ont annoncé, dans l'après midi d'hier, le lancement d'un programme de 4 000 logements sociaux locatifs pour la wilaya de Laghouat. A. Y.