Même s'il a abordé plusieurs questions liées aux relations algéro-françaises, l'ambassadeur de France à Alger s'est imposé une sorte d'évasivité à chaque fois qu'il s'est agi des sujets «sensibles». M. Xavier Driencourt, qui était l'invité, hier, de l'espace «Mille et une news» du quotidien Algérie News, nous annonce ainsi «une année 2012 difficile et compliquée». Allusion faite à première vue aux «rendez-vous électoraux qu'organiseront les deux pays». La France vit déjà au rythme des élections présidentielles et l'Algérie prépare les législatives de mai prochain. M. Driencourt a exprimé, à cet effet, des appréhensions quant au risque de voir l'ambiance électorale, ici comme là-bas, peser sur la commémoration du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. Le conférencier dira, à ce sujet, que «2012 est l'anniversaire des Algériens». Avant d'ajouter qu'«en France, c'est aussi notre page de l'histoire». Tout en proposant un travail de réconciliation notamment à l'adresse des futures générations, l'orateur n'a pas manqué l'occasion de rappeler une des phrases dites par Sarkozy, «le système colonial est injuste par nature». Interrogé sur les propos tenus par le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, selon lesquels «toutes les civilisations ne se valent pas», l'ambassadeur avoue avoir été pris au dépourvu. Palliatif, il s'en remet à une déclaration d'un autre ministre. «Je me réfère à M. Juppé, selon qui, Guéant parlait des systèmes politiques qui ne sont pas égaux». A propos des relations économiques, l'ambassadeur de France à Alger a exprimé sa satisfaction quant à «l'état d'avancement de la coopération». Driencourt a parlé d'un «processus Raffarin», qui a lancé une dynamique dans la coopération entre les deux pays. «C'est à nous de poursuivre cette dynamique», dira-t-il en citant le nombre très élevé de visites effectuées, durant l'année 2011, par des membres du gouvernement français. M. Xavier Driencourt, qui déclare avoir reçu, hier, des observateurs de l'Union européenne, dans une «mission exploratrice», a été par ailleurs prié de s'exprimer sur cette échéance électorale, particulièrement dans son registre lié à la probable victoire des islamistes. «C'est à vous de nous le dire. Vous connaissez mieux votre société. Je n'ai aucune idée sur vos élections. En France, on a noté ce qui s'est passé en Tunisie, en Egypte et au Maroc», a-t-il indiqué. Driencourt recommande cependant d'«intégrer cette possibilité dans le raisonnement, pour peu que ceux qui accèdent au gouvernement respectent la démocratie et l'alternance au pouvoir». A. Y.