Photo : M. Hacène Par Abdelghani Aïchoun Deux ans après son lancement, le championnat professionnel donne l'air d'être toujours «au point zéro». En tout cas, c'est ce qui apparait, à première vue, à la lecture des informations communiquées par le résident de la Ligue professionnelle de football (LFP), Mahfoud Kerbadj à l'occasion de l'assemblée générale ordinaire de l'instance qui a eu lieu avant-hier à l'hôtel Sheraton à Alger. Celui-ci a donné des indications quant à l'état d'avancement du processus de professionnalisation du football en Algérie. Ainsi, sur les 32 clubs qui composent les deux divisions professionnelles, seuls cinq d'entre eux ont obtenus les actes de propriété des terrains promis par l'Etat,et qui seront consacrés pour la mise sur pieds de centres de formation et de préparation. A propos de cette question, «la Ligue indique qu'une cellule regroupant le Ministère de la Jeunesse et des sport, les clubs, la LFP) a été mise en place pour la concrétisation des affectations manquantes», lit-on dans le communiqué sanctionnant les travaux de cette AG, et publié sur le site Internet de la LFP. Par ailleurs, au chapitre des fonds de soutien, la Ligue signale, qu'à ce jour, «les clubs n'ont bénéficié que de 4 mesures sur 8 préconisées». Il est à rappeler qu'à la veille du lancement du championnat professionnel, durant la saison 2009 – 2010, l'Etat s'était engagé à soutenir les clubs dans ce processus en prenant en charge certains aspects. Ainsi, il est question, entre autres, d'offrir aux différentes équipes professionnelles une assiette de terrain, pour la construction d'un centre de formation, d'un crédit bancaire de 100 millions de dinars, de la prise en charge des salaires des entraîneurs des jeunes catégories, d'un bus pour le transport des joueurs, ainsi que de remises conséquentes, à hauteur de 50 %, des prix des billets d'avion pour les longs déplacements, notamment à l'étranger, pour les clubs qui prennent part aux compétitions internationales. Donc, au vu des informations communiquées par la LFP, il est clair que les autorités concernées n'ont pas encore concrétisé ces mesures. A ce propos, selon des informations rapportées par l'APS, Mahfoud Kerbadj a déploré le retard accusé dans l'application des mesures d'accompagnement du professionnalisme en Algérie. «Ca fait presque deux années depuis l'annonce des mesures d'accompagnement du professionnalisme dont devaient bénéficier les 32 clubs de la Ligue une et deux, sans pour autant que l'essentiel de ces mesures soit appliqué sur le terrain», a-t-il déclaré. Par ailleurs, le premier responsable de la Ligue professionnelle a donné d'autres indications relatives à l'assurance sociale des employés de ces nouvelles SSPA (Société sportive par actions). Ainsi, la ligue a constaté que «23 clubs sur les 32 engagés dans les championnats de ligue 1 et de ligue 2 sont affiliés à la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS)», mais «12 des 23 clubs n'ont procédé à aucune déclaration». «Cependant les déclarations varient entre 1 et 133 salariés», ajoute-t-on encore. En d'autres termes, seuls 11 clubs sur un ensemble de 23 ont «déclaré» à la CNAS leurs employés, et certains d'entre eux ne l'ont pas fait comme il se doit. Selon des informations, seul l'USM Alger, dont l'actionnaire principal est l'ETRHB Haddad, a déclaré tous ses employés. Pour dire que même au niveau des clubs, la majorité d'entre eux n'ont pas changé «d'attitudes» après leur passage au professionnalisme. Dans le fond, seul le statut de l'entité a changé. En dernier lieu, il est utile de signaler que Mahfoud Kerbadj a annoncé que la LFP sera plus sévère, la saison prochaine, en ce qui concerne l'homologation des stades. Si certains, à l'image du stade d'El Harrach, ont été autorisés cette saison à abriter des rencontres officielles, ça ne sera pas le cas la saison prochaine, à moins que les enceintes sportives concernées se mettent en conformité avec les conditions citées dans le cahier de charges.