Alors que le statu quo caractérise la crise en Syrie les pays de la ligue arabe, réunis à Baghdad, vont appeler à un «dialogue national» entre le pouvoir et l'opposition. Un projet de résolution devrait être approuvé à l'occasion. Les dirigeants arabes devraient se réunir au moment où l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan a réussi à faire accepter son plan par le gouvernement syrien avec l'appui notable de Moscou et Pékin. La rencontre arabe a déjà débuté à Baghdad par une réunion des ministres de l'Economie et des Finances ou de représentants des 21 pays conviés. La Syrie est actuellement suspendue de la Ligue arabe. Les discussions ont porté également sur la «stratégie arabe» en matière de tourisme, un secteur essentiel pour la région. Les troubles provoqués dans la région par le «Printemps arabe» ont durement frappé les pays les plus dépendants de ce secteur (Egypte, Jordanie, Liban, Syrie et Tunisie), mais épargné les monarchies du Golfe, qui ont profité du haut niveau des cours du pétrole. La réunion des ministres de l'Economie sera suivie de celle des ministres des Affaires étrangères, qui vont travailler sur la déclaration finale, puis jeudi par le sommet des chefs d'Etat. Fait notable : il s'agit du premier sommet de ce type depuis plus de 20 ans en Irak, depuis l'invasion US et après neuf ans de présence américaine. Après l'affaiblissement de poids lourds de la ligue, comme l'Egypte et la Syrie, c'est des pays du Golfe à l'image de l'Arabie Saoudite et du Qatar qui sont montés au créneau. Mais cette influence semble avoir eu comme effet d'empêcher la Ligue de jouer un rôle dans la crise de Bahreïn, dirigé par une monarchie sunnite soutenue par l'Arabie saoudite. La Ligue est également restée largement à l'écart de la crise au Yémen, qui a abouti à la démission du président Saleh, au profit du Conseil de coopération du Golfe. Le secrétaire général de la Ligue, l'Egyptien Nabil al-Arabi a récemment demandé à l'ancien chef de la diplomatie algérienne Lakhdar Brahimi un plan pour donner à la Ligue des fondements lui permettant d'affronter les nouveaux développements sur la scène arabe. Une des propositions consisterait à la doter d'un «Conseil de sécurité» fort. Pour rappel la Ligue avait vu disparaître deux de ses piliers dans les soubresauts du «Printemps arabe» : le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali et l'Egyptien Hosni Moubarak, ainsi que deux autre vétérans de l'organisation, le Libyen Mouammar Kadhafi et le Yéménite Ali Abdallah Saleh. Le sommet de Baghdad est déjà entouré de mesures de sécurité draconiennes, le risque d'attentats menace toujours Baghdad et d'autres villes du pays. Plus de 100 000 membres des forces de l'ordre ont été déployés dans la capitale et plus d'un demi-milliard de dollars ont été débloqués pour rénover les principaux hôtels et les routes entre l'aéroport et la fameuse «zone verte», secteur ultra protégé où se trouve l'ambassade US et où aura lieu le sommet. M. B./Agences