Hooliganisme, ce mot revient dans les différents médias : presse écrite, radio ou télévision, pour faire allusion à ces actes violents qui ont souvent engendré de considérables pertes matérielles quand elles ne sont pas humaines. Ce phénomène dont le fief est la Grande-Bretagne, l'Angleterre plus exactement, s'est instauré petit à petit dans le monde footballistique pour «gagner» du terrain et toucher les quatre coins de la planète, en Europe (surtout), en Afrique et en Amérique latine. Des pays dans lesquels le sport roi, le football, alimente la vie quotidienne des peuples où certains adeptes de cette discipline ont décidé, à un certain moment, d'avoir recours à la violence pour peser sur le sort des rencontres. Dans un cadre similaire, d'autres ont décidé d'utiliser ce «moyen d'expression» pour exprimer leur mécontentement pour des prétextes futiles auxquels un digne supporter ne devrait même pas songer. Si les affrontements entre des franges de supporters ont existé et existeront- malheureusement- toujours, peu de personnes connaissent les limites du fanatisme naissant de ce fort (pour ne pas dire exagéré) attachement au club et tombent dans cet excès dénoncé unanimement car nuisible à ce sport censé offrir du spectacle, certes, mais sur un terrain et non dans les travées pouvant basculer en champ de bataille suite à une mauvaise décision arbitrale, une banderole dressée par les supporters adverses ou un geste odieux d'un joueur qui peut, lui aussi, comme tout être humain, péter un câble, à cause de ces expressions vertes et pas mûres qu'il ne peut digérer à un moment donné, et provoquer ainsi cette étincelle pour que tout s'embrase et que ces pseudo- supporters présents dans les gradins fassent la une le lendemain à la place de leurs équipes.
Quand stade rime avec «délinquance» En Algérie, ce fâcheux et condamnable comportement, qui s'installe malheureusement dans la durée, a pris des proportions alarmantes ces derniers temps et fait des stades algériens son théâtre. Un endroit où même ceux qui ne payent pas leurs places ont le droit d'assister ou de prendre part à ces «combats improvisés». Dernier débordement en date, parmi plusieurs s'étant produits depuis le début de cette saison, on retiendra celui enregistré, samedi passé, lors du quart de finale de coupe d'Algérie ayant opposé l'USM Alger à l'USM El-Harrach et lors duquel une partie desdits « supporters » harrachis s'en sont pris violemment à l'équipe technique de l'ENTV chargée d'assurer la retransmission du match sur le petit écran. Pis encore, les pseudo-supporters des Jaune et Noir ont saccagé pas moins de 3 600 sièges et «affronté» leurs homologues usmistes avec des armes blanches. De véritables outils de crime de plus en plus nombreux dans nos enceintes que ces malfaiteurs sont –on ne sait comment- parvenus, comme à l'accoutumée, à faire entrer. Si ce «match dans le match» n'a cette fois pas fait de victimes, tout le monde a toujours en mémoire, ce funeste mois de novembre 2011, lorsqu'un jeune adolescent de 17 ans était mortellement poignardé suite à une bagarre qui avait éclaté dans les tribunes de ce même stade du 5 juillet, censé être l'un des plus sécurisés dans une Algérie du football où la sécurité dans les stades doit être réétudiée si l'on veut mettre un terme -ou le réduire dans un premier temps- à ce phénomène endémique qui atteint des sommets sans précédent. Une mission sans doute pas des plus minces mais que certains pays, à l'instar de l'Angleterre, ont pu gagner et maîtriser, dans une large mesure, le hooliganisme qui aura marqué le football de Sa majesté. Une expérience unique devenant aujourd'hui un exemple surtout dans le domaine disciplinaire où on ne badine pas avec des mesures extrêmes qui font toutefois l'unanimité.
La leçon européenne Les différentes expériences de lutte contre le hooliganisme ont montré que la police ne peut affronter seule ce fléau, la «guerre» contre ce fléau nuisible nécessitant l'implication de toutes les parties concernées par ce sport, afin de minimiser ou circonscrire ces incidents à répétition qui ont causé de nombreux morts à travers le monde comme nous le rappelle tragiquement l'histoire récente de la balle ronde. Avec, comme sommet dans l'horreur, le drame du Heysel en 1985 (Belgique) à l'occasion de la finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions (l'actuelle Ligue des Champions) opposant les Anglais de Liverpool FC aux Italiens de la Juventus de Turin. Un match rentrera, dramatiquement, dans les annales du football de par ce bilan de 39 morts et 600 blessés suite à l'effondrement d'un mur de séparation sous la pression et le poids des supporters. Depuis cette tragédie et le tollé généralisé soulevé à travers le monde, de nombreuses mesures de prévention ont été mises en œuvre avec plus ou moins de succès. On citera les modifications à l'infrastructure des stades par la mise en place de grillages et de caméras et par la systématisation des places assises afin de faciliter la surveillance et faire en sorte que les dispositifs sécuritaires soient plus fiables et efficaces. D'autres mesures, comme la séparation des supporters et l'amélioration de l'organisation de la billetterie vont permettre d'éviter toutes sortes de débordements d'avant match comme notamment ceux qui se produisent souvent devant les portails des stades algériens à cause de la vente de billets et ses longues queues que les forces de l'ordre ne peuvent maîtriser et devant souvent faire recours à la force pour le bon déroulement de l'opération ce qui, souvent, exaspère le simple spectateur et donne lieu à une extrême tension voire de graves incidents. Cependant, et on le constate à travers tous ces matches conclus dans la confusion ou allant difficilement à leur terme, toutes ces mesures ne suffisent pas à se prémunir contre d'éventuels débordements. Elles doivent être accompagnées d'une plus grande implication des joueurs, des entraîneurs et des officiels des clubs qui doivent surveiller leur comportement qui a une forte influence sur l'attitude des supporters. Dans ce sillage, on citera inévitablement l'Angleterre qui a su trouver la parade en mobilisant tous les partenaires du football, c'est-à-dire : la fédération, les clubs, les entraîneurs, les joueurs mais aussi la police et le gouvernement pour réaliser d'éclatants succès dans un domaine où elle jouit désormais de la reconnaissance unanime de la planète football. Les comités de supporters sont eux aussi appelés plus que jamais à jouer leur rôle de prévention et de sensibilisation, voire de canalisation des énergies avant de penser à confectionner ces «tifos» pour la décoration des tribunes, qui doivent être d'abord «nettoyées» de ces personnes nuisant à ce sport qui, aussi passionnant soit-il, peut engendrer des drames qu'on aimerait tant éviter. Depuis le match USMA-USMH, un ressort de plus s'est cassé dans l'opinion. L'urgence est donc de recoller les morceaux au plus vite. Pas seulement en dénonçant ou en appelant au calme. Encore moins en sanctionnant à tout-va ou en prenant des mesures inefficaces du genre huis clos dont on apprécie aujourd'hui les limites. La «bataille» ne fait que commencer.