Photo : Riad Synthèse de Amar Rafa «Il n'y a pas de fraude» et «il n'y aura pas de bourrage des urnes», et ce ne sont pas «25 000 personnes» des bureaux itinérants qui vont influer sur 21 millions d'électeurs, a soutenu mordicus, le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, qui balayera d'un revers de la main les soupçons de fraude soulevés par l'opposition au sujet des élections législatives du 10 mai prochain. M. Ould Kablia, lors d'un entretien accordé à notre confrère le quotidien d'Oran, dira en réponse à une question y afférente, qu'à travers ses doléances, la Commission nationale de surveillance des élections «est sortie du contexte de sa mission pour régler un certain nombre de problèmes». S'agissant de sa revendication relative au bulletin unique, le ministre de l'Intérieur a estimé, que «proposer un bulletin qui engloberait une cinquantaine de listes nous a paru absolument irréalisable et irréaliste dans la mesure où ça prendra énormément de temps dans l'isoloir pour que la personne puisse faire son choix puisque ce bulletin unique n'est pas distribué à l'avance».En soutenant que la revendication de la Cnisel part d'une arrière pensée, M. Ould Kablia a estimé que le rejet de cette demande n'est pas synonyme de volonté de fraude, puisque «l'électeur est en face d'un bureau et il a les listes devant lui. Pour peu que ces listes fassent l'objet d'une communication importante avant le scrutin (…), chaque électeur connaîtra la liste qu'il souhaitera choisir puisqu'elle sera numérotée». S'agissant des inscriptions groupées des militaires, fortement décriées par la Commission et par l'ensemble des partis politiques, le ministre a affirmé que «l'administration n'a pas fauté puisque le principe de la réinscription ou du transfert d'inscription est prévu par la loi», avant d'expliquer que «les listes qui étaient conformes ont été agréées par la commission électorale que préside un magistrat. Celles qui ont été rejetées ont été renvoyées devant le tribunal civil. Ce sont des milliers de listes qui ont été rejetées». Les bureaux itinérants concernent au plus 25 000 personnes, dira-t-il encore, en s'interrogeant : «Pensez-vous que 25 000 personnes vont influer sur 21 millions d'électeurs ?» Et de rassurer que «leurs bulletins de vote seront maintenus dans des urnes scellées et seront dépouillés le jour où les bulletins de l'ensemble des autres urnes feront l'objet d'un dépouillement». Le ministre de l'Intérieur s'inscrit en faux contre les craintes de fraude exprimées au sujet du vote des corps constitués, au sujet duquel il a affirmé : «Il n'y aura pas de bourrage des urnes», et que «les corps constitués ne votent plus ni dans les casernes ni dans des établissements de la police, de la gendarmerie ou de la Protection civile. Tout le monde va aux centres et aux bureaux de vote». Plus rassurant encore, il a ajouté que «personne ne peut le contester parce que nous avons largement dépassé l'époque où les militaires votaient comme un électeur unique. Aujourd'hui, ils sont libres de voter pour les partis qu'ils veulent». Le ministre de l'Intérieur réaffirmera par contre que la loi n'interdit pas que des partis réintègrent les islamistes dans leurs listes ou comme adhérents, que la loi ne prévoit pas que l'Etat finance les campagnes, et que le ministère de l'Intérieur a déjà procédé au détachement des membres des commissions locales et de wilaya de contrôle des élections. La période d'examen des listes n'est pas encore terminée, dira-t-il encore. Concernant les enquêtes administratives sur les candidats, il dira : «On a demandé donc que des enquêtes administratives soient menées et non des enquêtes politiques ou policières.» Concernant les candidats qui ont été interrogés dans les locaux de la gendarmerie, il déclarera : «C'est interdit ! Je l'ai interdit. Ça ne se fera plus.» Ould Kablia, qui reconnaîtra que «le fichier électoral, c'est la question la plus difficile à trancher», annonce, toutefois, une révision globale du fichier en prévision surtout de la révision de la Constitution. Il a annoncé également que pour empêcher que la politique soit l'otage de l'argent, «tous les candidats qui seront élus passeront au crible de la loi sur la comptabilité. C'est une commission parlementaire qui se chargera de faire valoir cette loi qui tranche sur la compatibilité du mandat avec leurs détenteurs».