Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Nouvelle agitation dans le secteur de l'éducation nationale. Et ce, au moment même où l'on croit percevoir des signes d'apaisement et de tranquillité suite à l'annonce de la signature prochaine de la nouvelle mouture du statut particulier. Finalement, rien n'est définitif et, encore une fois, le statut est remis en cause. L'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) relève de «grandes anomalies» et appelle à une grève de deux jours, demain et mercredi, accompagnée de sit-in de protestation devant les directions de l'éducation des wilayas. Pire, elle menace d'aller vers une grève illimitée à partir du 29 avril prochain si ses revendications ne sont pas satisfaites dans l'immédiat.Première revendication de l'Unpef, le report de la signature du nouveau document tel qu'il a été finalisé par la commission ad hoc, sans associer réellement le partenaire social. «Nous appelons au report de la signature de ce statut», a déclaré hier Sadek Dziri, le président de l'organisation autonome, lors d'une conférence de presse tenue à son siège national à Alger. Et le syndicat de s'adresser directement au président Bouteflika, en sa qualité de premier magistrat du pays : «Le gouvernement est en vacances à cause des législatives. Nous nous adressons donc directement au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour empêcher la signature de ce statut. Nous demandons au président d'ordonner le report de la signature du nouveau document.»Selon le représentant de l'Unpef, il est vrai que le personnel de l'Education nationale est en partie satisfait du nouveau statut parce qu'il établit un plan de carrière. En revanche, en matière de promotion et d'intégration, seul un corps a été favorisé, poursuit-il, sans donner son nom. Allusion faite aux professeurs de l'enseignement secondaire (PES). «Dans l'éducation nationale, il n'y a pas qu'un seul corps mais 30 corps. Si le statut passe tel qu'il est, cela va créer la fitna dans tout le secteur», met-il en garde.L'Unpef considère que 62 500 enseignants du primaire et 17 700 du moyen sont lésés dans leur droit à la promotion : «Parmi ces enseignants, certains n'ont pas pu bénéficier de formation sous prétexte qu'ils ont dépassé l'âge de 40 ans -l'Etat refuse d'investir dans des gens qui approchent de la retraite- ou que leur diplôme ne correspond pas à celui demandé. Les enseignants de l'éducation physique et artistique y sont également exclus. Ce n'est pas de leur faute si le Conseil du gouvernement en 2005 a décidé d'une telle mesure. Nous demandons alors au gouvernement de leur rendre justice en leur accordant le droit de promotion comme suit : de la 10 à la 11 pour les enseignants du primaire et de la 11 à la 12 pour ceux des CEM. Aussi, le droit d'accéder au grade d'enseignant principal à ceux qui ont 10 ans de travail et à celui d'enseignant formateur pour ceux qui ont plus.» Les adjoints de l'éducation doivent aussi être promus à un grade supérieur : «Nous demandons à ce que les adjoints de l'éducation passent à la classe 10.» L'Unpef appelle aussi à considérer les revendications des enseignants du technique, des proviseurs et autres corps marginalisés dans le secteur. «Nous sommes un syndicat responsable. Nous n'avons pas voulu perturber, au cours de l'année, les enfants et les services du ministère… mais si ce statut passe comme il est, nous ne resterons pas les bras croisés», menace le syndicat à moins de deux mois des examens de fin d'année dans les trois paliers.