Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
C'est le grand cafouillage dans les écoles de la région où les cours sont dispensés «au compte-gouttes» et une confusion intense règne dans les esprits des élèves et de leurs parents alors que les syndicats frondeurs rejettent la responsabalité de la situation et réaffirment la justesse de leur mouvement qui intervient au moment où les examens de de fin d'année dans les écoles primaires et les collèges approchent à grands pas. Et que d'autres personnels de l'éducation tels les adjoints de l'éducation, les intendants, les ouvriers professionnels… sont derrière l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), initiatrice de la grève illimitée que complique davantage l'impossibilité d'un consensus sur la plate-forme de revendications entre le syndicat et les représentants du ministère de l'Education. «La réunion de travail que nous avons tenue aujourd'hui avec le ministère de l'Education nationale n'a pas abouti à des décisions concrètes pouvant être appliquées», indiquait dans un communiqué rendu public dimanche dernier par l'Unpef qui annonçait un taux de suivi de la grève de plus de 50% dans plusieurs wilayas et dénonçait «des menaces et des dépassements d'un autre âge», venant de la tutelle mise en cause.Dans la plupart des établissements primaires et ceux du cycle moyen de la wilaya de Tizi Ouzou, la situation reste très instable et la tension va crescendo. Déjà au début de l'année scolaire en cours, des grèves cycliques ont causé un retard énorme dans l'avancement des unités pédagogiques et les intempéries de février dernier avec le blocage de toute la région de Kabylie pendante plus de deux semaines ont augmenté les craintes des élèves et des collectifs des parents d'élèves quant au bon déroulement des examens du BEM et de 5e. sachant que l'ensemble des écoles, tous paliers confondus, seraient libérés pendant une semaine pour permettre la tenue des élections législatives du 10 mai prochain. «Sans compter le retard dans le programme et ses retombées sur les examens qui approchent, nos enfants ne savent même pas quand la grève est maintenue ou gelée ou autre, ils partent le matin à l'école comme toujours, des enseignants les renvoient alors que d'autres leur demandent de rejoindre les salles de classe dans l'attente d'un éventuel enseignant non gréviste», se plaint un parent d'élève d'une école primaire de la nouvelle -ville de Tizi Ouzou. De leur côté, les personnels grévistes pensent que l'approche des élections serait la meilleur période pour arracher leurs revendications craignant «un retour d'ascenseur» après le 10 mai prochain. Le point de la classification qui constituerait le nœud de la plateforme de revendication des travailleurs de l'éducation en grève serait loin d'être résolue. Les deux camps maintiennent leur position initiale et la médiation tant attendue n'a pas encore eu lieu. A l'issue de la dernière négociation, les représentants du ministère de l'Education avaient refusé de signer un procès-verbal sur le report du dialogue, jusqu'à l'annonce des résultats du vote prochain, sur le statut particulier notamment la classification des personnels concernés prétextant le contexte électoral, avaient déclaré des membres de la délégation de l'Unpef. «On ne sait pas pourquoi le chef du gouvernement n'intervient pas pour désamorcer la crise qui pénalise des dizaines de milliers d'enfants à travers le territoire ; quand il veut et que ça arrange ses intérêts, Ouyahia use de son arbitrage pour assainir des situations conflictuelles dans le secteur de l'éducation», fait remarque un syndicaliste de l'éducation.