«Qui détient l'information, détient le pouvoir.» Cet adage s'est toujours confirmé à travers les ans et les conjonctures politiques ou économiques. Tout comme l'argent, considéré comme le nerf de la guerre, l'information se doit d'être maîtrisée, en dehors de ce qu'on appelle le quatrième pouvoir, par l'ensemble des acteurs économiques que sont les entreprises et l'Etat en sa qualité de stratège. Jusqu'à présent, l'Algérie, en panne faut-il le souligner de stratégie industrielle, n'arrive pas encore à définir une politique à même de relancer la machine économique. De la même manière, les entreprises pataugent dans les dédales des difficultés, sans pour autant se démener pour se mettre au diapason de ce qu'elles ont de tout temps défendu, du moins depuis l'ouverture du pays vers l'économie de marché : leur intégration au marché international, voire à la mondialisation. Cette carence ne peut s'expliquer autrement que par la non-possession des informations qui permettraient à tous une meilleure connaissance du marché national, mais surtout international, dans le but, bien entendu, de se mettre à niveau pour les entreprises dont la finalité est de réduire les effets de la concurrence. Pour l'Etat, qui doit impérativement s'impliquer, il s'agit, via les informations et autres alertes, de définir une stratégie dans tous les secteurs, l'économique et la sécurité l'emportant en principe sur le reste. C'est ce qu'on appelle l'intelligence économique qui n'est pas comparable à l'espionnage industriel ou économique. Et il est d'ailleurs plus que temps pour notre pays de s'y mettre, non pas à coups de séminaires et autres réunions de salon mais dans les faits. Cela éviterait sûrement de prendre des décisions dans la précipitation, volontaristes qui sont plus tard remises en cause, quand bien même dans le cadre du patriotisme économique. Il serait plutôt judicieux, justement dans le cadre de cette mondialisation et de la concurrence accrue, de comprendre et d'anticiper les changements et autres mutations économiques. Dès lors, les entreprises, du moins celles stratégiques, tout comme l'Etat se doivent de mettre en place des structures allant dans le sens de récolter des informations. Selon les spécialistes de l'intelligence économique, 90% des données stratégiques sont accessibles sur Internet dans la presse spécialisée. Ils estiment également que l'intelligence économique est d'abord une politique «publique voulue par l'Etat qui est décidé à mettre ses moyens au service de l'économie tout entière et à prendre les mesures nécessaires à la préservation des intérêts, à long terme, de la nation […]». Cette démarche requiert l'adhésion de tous les opérateurs économiques en partenariat entre le public et le privé. Une démarche qui requiert également de gros investissements dans les technologies de l'information et la maîtrise de celles-ci. C'est donc, et nos opérateurs ont raison sur ce point, dans les ressources humaines que le paquet doit être mis. F. A.