A crise mondiale, réponses régionales et mondiales. A risque national, réponse nationale. Aux Etats-Unis, d'où a déferlé le tsunami de la crise financière, tout le pays est mobilisé derrière une Administration soudainement devenue un Etat démiurge. Dans l'espace euro, après flottement et affrontement éphémère des ego nationaux, les dirigeants européens montent en commun au front et apportent des réponses concertées et urgentes aux défis de la crise. Dans le sillage de la conduite énergique et ferme de l'UE par le président Nicolas Sarkozy, l'Europe fait front commun avec l'Asie, la Chine en tête, au 7ème sommet du forum Europe-ASEM. Dans toutes les régions du monde, l'heure est aux blocs unis et les dirigeants du monde abandonnent leur novlangue habituelle et les conflits d'intérêts pour faire face ensemble à la crise. Quid de l'Algérie ? Rien ou presque n'est venu concrètement secouer la quiétude euphorisante qui s'est emparé des élites politiques et économiques du pays. Bien tranquilles, elles trouvent à notre économie qui se «shoote» aux hydrocarbures un providentiel système immunitaire. Son sous-développement et l'absence d'arrimage à la mondialisation deviennent miraculeusement des protections «génétiques». Toutefois, outre quelques voix atones d'experts et de quelques folliculaires qui ont tiré la sonnette d'alarme, il y a les voix, plus fortes et plus audibles, du président de la République et du chef du gouvernement. A l'opposé des paroles lénifiantes des uns et des autres, ils ont, eux, sonné le tocsin du danger et du risque de voir l'économie nationale s'abandonner au «syndrome Djeha». Cette façon bien algérienne de voir toujours le danger sur le trottoir d'en face, qui veut donc que le feu soit virtuel tant qu'il n'a pas atteint nos cuisines ou nos chambres à coucher. Mais le danger est aujourd'hui là et bien là. Demain, encore plus. La crise financière mondiale a atteint désormais l'économie réelle à l'échelle planétaire. Riches, moins aisés et pauvres, personne n'est à l'abri quand bien même le sous-développement de certains les en aurait provisoirement prémunis. N. K.