Louisa Hanoune ne désespère pas de voir l'Algérie remise sur les rails, pourvu que le chef de l'Etat intervienne. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a, de nouveau, appelé hier, à Alger, Abdelaziz Bouteflika à intervenir publiquement, pour clarifier les choses. Celle qui refuse de se plaindre «aux étrangers» dit préférer s'adresser au président de la République, «qui a les prérogatives pour redresser la situation». «Le président de la République a promis des élections propres et transparentes. Il a promis de punir ceux qui tenteront de frauder. Il doit intervenir pour se prononcer sur les accusations de fraude. Il doit s'adresser au peuple et annoncer des décisions, face au processus de dislocation de l'Etat», a-t-elle notamment demandé devant les membres du Comité central de son parti.Selon Louisa Hanoune, «le chef de l'Etat doit garantir au peuple que c'est bien lui qui décidera de la nouvelle Constitution. Il devra mettre fin à la duplicité des choix économiques du gouvernement», a-t-elle encore lancé. Pour elle, «le président de la République devra se substituer à une Assemblée mal élue. Par le passé, le chef de l'Etat était obligé de légiférer par ordonnance, parce qu'il ne faisait pas confiance aux députés», a-t-elle dit. «Cette fois-ci, le FLN est majoritaire, avec 6% du corps électoral, cela ne lui permet pas de décider de la prochaine Constitution», a encore jugé Mme Hanoune, dont le parti compte 24 députés dans l'actuelle Assemblée populaire nationale. Pis, selon l'oratrice, «la fraude du 10 mai est une répétition pour les élections présidentielles de 2014. Or, rien n'indique que le pays pourra résister d'ici là».Sur un autre chapitre, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a expliqué les raisons qui ont poussé son parti à rejeter la constitution du «Parlement populaire». Cette «assemblée symbolique a été créée par un groupe de partis qui ont rejeté les résultats des élections législatives. C'est une copie de ce qu'ont fait les frères musulmans en Egypte», selon Mme Hanoune. Pour elle, «créer un Parlement parallèle répond à une logique de révolution populaire. Ce qui n'est pas le cas chez nous. La deuxième raison de ce rejet est expliquée par le fait que cette initiative est lancée par un groupe de nouveaux petits partis qui aspirent à avoir des députés, alors qu'ils viennent d'être créés».Le Parti des travailleurs, qui dénonce toujours les résultats des élections législatives, dit «partager, à l'exception de quelques détails, le rapport de la Commission nationale de surveillance des élections législatives». Selon Louisa Hanoune, «les rares partis (FLN et MPA notamment) qui ont rejeté ce rapport sont ceux qui ont bénéficié de l'élection». A. B.