Depuis quelques mois il se soignait à l'hôpital Parnet. On espérait toujours que Ahmed Lagoun, l'homme dont l'empreinte y est toujours au doyen des clubs algériens, dont de nombreux sportifs et dirigeants ont toujours été plein d'admiration pour sa compétence, son pragmatisme et son intelligence, allait vite revenir sur les stades, mais rien à faire. Le courage qu'on lui reconnaissait, celui surtout de la guerre d'indépendance contre l'occupant français, n'a pas suffi. La maladie a eu le dessus et lui a fauché la vie. Il a lutté jusqu'au bout pour revoir le Mouloudia, qu'il avait dans le sang, refleurir et revenir au niveau des autres clubs, mais la maladie a eu raison de sa résistance. Le fringant gentleman malgré son âge avait commencé à sentir les premiers signes d'une maladie qui l'a cloué sur un lit d'hôpital. Lui l'homme à tout faire du MC Alger, club dans lequel, il a débuté comme joueur avant et après l'indépendance, laissera un vide considérable dans le club d'Alger. Pour le défunt, le sport c'est avant toute chose des valeurs, une discipline et un apprentissage de tous les jours. Très discipliné dans le jeu, combattif et très accrocheur, il a contribué à hisser le MC Alger en finale du critérium du premier championnat de l'Algérie indépendante en 1963. Un beau match durant lequel il a marqué le but de l'espoir pour le Mouloudia. Ce joli but, n'a malheureusement pas empêché le MC Alger de perdre contre le frère «ennemi» l'USM Alger par (2-1). Encore actif lors des dernières années, il s'occupa des jeunes du doyen, pour lesquels il a été l'un des meilleurs cadres nationaux dont la compétence et la valeur étaient reconnues par ces jeunes et par les séniors de la JSB Menaïel. Cet homme à la bonne éducation, à l'attention discrète et réservée véhiculait envers les gens une exquise politesse, dans n'importe quelle circonstance. Après tant de journées ensoleillées où il brilla de mille feux, illuminant les vies du Mouloudia, aujourd'hui dans notre présent devenu subitement blafard, nous sommes tous submergés par une profonde et triste mélancolie qui nous broie le cœur. Dans toute la splendeur de sa longue carrière pourquoi a-t-il fallu que la grande faucheuse l'accapare si tôt, pour l'envoyer à tout jamais dans l'espace infini des souvenirs. Alors qu'il n'est déjà plus qu'une absence, il reste présent par les traces profondes qu'il a laissées dans le football, du MCA particulièrement. L'ombre racée et discrète de Si Ahmed continuera encore longtemps de planer sur les assemblées du doyen. M. G.