Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid La marche prévue par les Gardes communaux, hier, sur la Présidence de la République n'a pas eu lieu. Elle a été réprimée par les forces de l'ordre au niveau de Birkhadem, où un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé dès les premières heures de la journée. Entamée au niveau de la ville des Roses, Blida, au environ de 3 heures du matin, la marche marathonienne des Gardes communaux devait s'ébranler jusqu'à la Présidence de la République. Elle s'est arrêtée cependant à Birkhadem où les deux parties- forces de l'ordre et gardes communaux- se sont adonnées en un face-à-face violent. La bataille rangée était déjà dans l'air dans la mesure où la tension était fortement perceptible sur les lieux. D'un côté comme de l'autre, l'intention d'en découdre n'a pas été dissimulée. Les belligérants ont été néanmoins éloignés les uns des autres. Pendant que les Gardes communaux prenaient le chemin de la capitale, les éléments des forces de police guettaient l'arrivée de leurs «adversaires» du jour. Et ce qui devait arriver arriva, aux environs de 16h35, quand la marche des Gardes communaux approchait de la «frontière» à ne pas dépasser définie par la police. Sous les regards de dizaines d'habitants des alentours, les deux camps se sont livrés une bataille féroce à coup de pierres, côté marcheurs, et de canons à eau, du côté des agents de la police. Si les «combats» n'ont pas duré longtemps, plusieurs blessés sont cependant à déplorer dans les deux camps, notamment au sein des Gardes communaux. Entamant leur marche depuis Blida, les Gardes communaux, comme appelé durant les années de la guerre civile des années 90, sont arrivés exténués sur les lieux. D'aucuns estimaient d'ailleurs que les manifestants allaient faire l'économie de la confrontation. Ils ont ainsi été contraints au repos à une centaine de mètres du lieu où les attendait le dispositif de sécurité. Les Gardes communaux tenaient malgré tout à aller au bout de leur parcours. En vain. La détermination n'a pas manqué chez le corps de la police, sous une surveillance aérienne d'un hélicoptère de la Gendarmerie nationale. A voix basse, un agent de police, regrettait «l'arrivée tardive» des manifestants. Il regrettait aussi que la contestation de ces agents prenne une telle dimension. «Ils n'ont pas à faire ça. C'est des gens qui représentent l'Etat», nous confesse-t-il souhaitant une autre manière de revendiquer. Chez les manifestants, on menace de passer à d'autres formes de contestation tout en maintenant la pression sur le gouvernement. Un porte-parole des insurgés, Sekkour Ali, s'est indigné devant les moyens déployés par les autorités pour «nous arrêter». Tout en annonçant un possible recours aux organisations non gouvernementales (ONG), il dénonce les intimidations dont sont victimes les agents de la garde communale. Il est, par ailleurs fait, état d'exigence d'une intervention du chef de l'Etat. La revendication principale des Gardes communaux : une revalorisation du corps comme un corps armé. Les Gardes communaux réclament aussi les primes des heures supplémentaires qu'ils ont effectuées, et des attestations prouvant leur engagement dans la lutte antiterrorisme.