Les rebelles syriens ont annoncé, par l'entremise de leurs relais médiatiques, le lancement d'une opération d'envergure dans une nouvelle escalade du conflit qui a désormais atteint la capitale Damas, en proie à des combats. Les rebelles ont affirmé contrôler plusieurs quartiers au cœur de Damas. Sur le front diplomatique, le médiateur international Kofi Annan a rencontré, à Moscou, Vladimir Poutine. Ce dernier a fixé à ses diplomates une ligne ferme sur la Syrie. La situation y a atteint un «point critique», a déclaré l'émissaire de l'ONU. Poutine l'a assuré que la Russie allait «tout faire» pour soutenir ses efforts pour trouver une issue à la crise. La rencontre entre les deux hommes intervient à la veille de la présentation par les Occidentaux au Conseil de sécurité de l'ONU - dont la Russie est l'un des cinq membres permanents - d'un nouveau projet de résolution menaçant de sanctions Damas. La Russie, qui a déjà bloqué deux résolutions occidentales depuis le début du conflit, en mars 2011, a de nouveau empêché, avec la Chine, lundi au Conseil de sécurité, toute condamnation du gouvernement syrien. La pression occidentale répond surtout à une volonté d'affaiblir un régime faisant parti de l'axe des «non modérés» selon la classification US. Sur le terrain, l'Armée syrienne libre (ASL) prévoit des attaques de tous les postes de contrôle du pays, des coupures des grands axes routiers. La capitale Damas est secouée par des violences, depuis dimanche, dans ce que l'opposition a qualifié de «tournant» dans la révolte qui a éclaté depuis 16 mois contre le pouvoir en place. Damas était jusqu'à présent épargné par la vague de violence qui a happé le pays. Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) a estimé que la Syrie était désormais en «situation de guerre civile». A Londres, l'ancien ambassadeur syrien en Irak, Nawaf Farès, qui a fait défection le 11 juillet, s'est fondu d'une déclaration très critique à l'endroit de son ex-gouvernement, estimant que «le président Assad pourrait utiliser des armes chimiques afin de rester au pouvoir». A New York, les négociations à l'ONU sur le renouvellement du mandat des observateurs en Syrie sont toujours dans l'impasse. Moscou est réfractaire à un projet de déclaration du Conseil de sécurité condamnant Damas. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est engagée en Israël, qui occupe toujours le Golan, à «continuer de faire pression sur les Russes, car c'est un enjeu important pour arriver à une résolution au Conseil de sécurité». Lundi, Lavrov avait accusé les Occidentaux d'exercer un chantage pour forcer la Russie à accepter une résolution aux conséquences graves sur la région. Depuis mars 2011, le conflit aurait fait plus de 17 000 morts, selon des sources médiatiques proches de l'opposition. L'ONU s'efforce de faire pression également sur Pékin, et le Secrétaire général Ban Ki-moon s'entretiendra aujourd'hui avec le président Hu Jintao, lors de pourparlers qui devraient être dominés par la crise syrienne qui se complique davantage. M. B./Agences