Le jeûne n'est pas sans risques pour les malades chroniques, notamment les diabétiques, surtout en cette période de grande chaleur. Bien que l'Islam leur interdit de mettre sciemment leur vie en danger, nombreux sont les malades chroniques notamment les diabétiques qui s'obstinent à jeûner, en dépit de l'avis de leurs médecins, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent aux urgences pour une grave complication de leur maladie. Le service des urgences médicales du CHU de Béni Messous, accueille à chaque Ramadhan un flux important de malades, qui souffrent de différentes pathologies et qui décident de faire carême, coûte que coûte, n'hésitant pas à interrompre leur traitement. Le docteur Soraya Boubekeur, médecin généraliste principal, aux urgences médicales du CHU de Béni Messous recommande vivement aux personnes vulnérables et souffrant de pathologies chroniques de prendre les précautions nécessaires et de ne pas mettre leur santé en péril. Ils devront faire preuve de la plus grande vigilance. «Le malade doit suivre le conseil de son médecin traitant, car certaines maladies sont incompatibles avec le jeûne. Si le médecin demande au malade de ne pas jeûner, il doit s'y conformer, car l'Islam interdit de mettre sa vie en danger», explique t-elle, ajoutant que «le médecin est la seule personne habilitée pour juger de l'état de santé du patient et adapter son traitement». Il existe de réels risques liés au jeûne lorsqu'on est diabétique. Hypoglycémie, déshydratation, déséquilibre glycémique, autant de complications qui sont redoutées. Des complications qui peuvent conduire dans certains cas au coma diabétique. C'est pourquoi, estime le docteur Boubekeur, «une évaluation médicale avant d'entreprendre le Ramadhan s'avère nécessaire pour les personnes vulnérables, comme les malades chroniques, les personnes âgées, ou encore les femmes enceintes. Il faut également éviter d'obliger les enfants à jeûner, d'autant plus que le Ramadhan intervient cette année encore durant la période de l'été, où les journées sont longues et torrides». Elle ajoute, par ailleurs que les périodes de canicule sont éprouvantes pour les personnes fragiles, c'est pour cela qu'il est important de ne pas s'exposer au soleil, et à plus forte raison durant ce mois. De nombreuses personnes souffrant de différents problèmes de santé liés à la chaleur, tels que la déshydratation, les maux de tête, les étourdissements, les évanouissements sollicitent le service des urgences médicales de Beni Messous. Ce médecin rappelle qu'il est indispensable d'éviter le plus possible de se rendre à l'extérieur et de limiter ses activités pendant la journée. Les employeurs doivent également prendre des mesures de prévention pour limiter les risques d'exposition de leurs salariés à de fortes chaleurs durant ce mois. D'autant plus que certaines personnes exercent un métier qui les expose à la chaleur. Pour concilier santé et Ramadhan, surtout en cette période de chaleur accablante, le docteur Boubekeur recommande une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits et légumes, évitant les excès d'aliments gras et sucrés, avec un apport d'eau d'au moins deux litres toutes boissons confondues. A. B.