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Les marins d'IBC exigent le paiement de leurs arriérés de salaires Ils se débattent dans des difficultés financières et sociales insoutenables depuis 18 mois
Photo : S. Zoheïr Par Younès Djama L'affaire du personnel de l'IBC/Cnan Group revient au devant de la scène, 18 mois après l'engagement des pouvoirs publics quant au redéploiement des 250 travailleurs et au paiement de leurs arriérés des salaires. Depuis, les salariés réduits au chômage forcé, vivent dans des conditions insoutenables, selon les termes utilisés par Youtichène Rabah, secrétaire général du syndicat des marins d'IBC. «Aujourd'hui, une semaine déjà depuis le début du mois sacré de Ramadhan et à la veille de la rentrée sociale, rien de concret concernant la perception de ces arriérés de salaires n'a filtré, ce qui envenime davantage la situation des marins qui vivent au quotidien des difficultés financières et sociales», s'alarme le syndicaliste. Les marins lancent un appel de détresse aux pouvoirs publics, pour intervenir afin de débloquer la situation par des solutions «urgentes et efficaces», à l'effet de leur permettre de retrouver travail et dignité. «Cette situation n'a que trop duré», s'indignent-ils. A propos des ex-otages du MV Blida, M. Youtichène affirme que l'ex- ministre des Transports, Amar Tou, avait, le 23 mai dernier lors d'une audience avec les concernés, promis que des actions concrètes allaient être engagées en faveur de ce personnel pour les préjudices moraux et physiques qu'ils ont subis. Sans suite. En mars dernier, la décision de faire redéployer provisoirement le personnel navigant d'IBC vers des entreprises des secteurs maritime et portuaire, prise par le ministère des Transports, a suscité des craintes chez les concernés. Dénonçant une «décision provisoire», les marins avaient appelé à l' « amorce d'un dialogue sérieux et légitime» pour satisfaire leurs revendications. «Nous ne pouvons en aucun cas être rassurés par cette décision (provisoire) puisque rien ne garantit la continuité dans le temps de cette opération», s'inquiète M. Youtichène. Le syndicat estime que cette opération constitue «la preuve tangible que les autorités ne sont pas encore décidées à apporter des solutions conséquentes aux problèmes que vit le personnel navigant d'IBC». Le personnel navigant d'IBC au nombre d'environ 250 revendique sa réintégration à la société mère Cnan Group ainsi que la régularisation de ses arriérés de salaires conformément au contrat de cession d'actions d'IBC. Le syndicat demande également la régularisation des charges sociales au niveau des différents caisses; le paiement des indemnités de retraites, le rapatriement et l'exploitation des navires désarmés, le paiement des salaires des ex-otages du navire MV/Blida. Tout a débuté en janvier 2011, lorsque le personnel navigant a été mis en chômage technique sans aucune indemnisation suite au conflit entre IBC, en tant que filiale de Cnan Group, ses partenaires étrangers, le groupe Pharaon et Cement Trade Incorporated (CTI), et l'Algérien Laradji, qui détiennent 51% des actions depuis 2007. Ces trois associés ont réclamé 12 millions d'euros comme frais de réparation de trois navires dans des chantiers qu'ils ont eux-mêmes choisis, en vertu d'une clause de la charte qui les lie à IBC qui a jugé le montant excessif étant donné que c'est à elle que revient le paiement des factures de réparation. Ce désaccord a débouché sur l'immobilisation de trois des navires au large de Peiraus, en Grèce, en 2009, pour des raisons «de non rentabilité». Le reste des navires a connu le même sort, excepté le MV Blida qui était aux mains des pirates somaliens.