Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, présidera la délégation algérienne aux travaux de la réunion ministérielle des pays du champ (la Mauritanie, l'Algérie, le Mali et le Niger), prévue demain à Niamey (Niger). La réunion examinera la situation qui prévaut dans la région au plan sécuritaire, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé, à la lumière des réunions de l'Unité fusion liaison (UFL) et du Comité d'Etat-major opérationnel conjoint (Cemoc). La situation au Mali, en relation avec les derniers développements qu'elle a connus, figure également à l'ordre du jour de la réunion. Pour rappel, depuis le début de la crise malienne les pays du champ multiplient les rencontres et la concertation afin de trouver une sortie de crise rapide à Bamako. Il suffit de rappeler la rencontre des chefs de la diplomatie de l'Union du Maghreb arabe (UMA), le mois dernier, à Alger, sur la situation au Sahel et plus précisément sur la crise malienne. Cette rencontre a été suivie par celle des chefs des armées des quatre pays du Champ (Cemoc) à Nouakchott pour essayer de mettre en œuvre les mécanismes permettant d'aider le Mali à «recouvrer sa souveraineté». Pour rappel, le Cemoc, qui regroupe les états-majors militaires des quatre pays, étudie les moyens de lutter contre les activités des trafiquants transfrontaliers et des groupes armés dans le Sahel. Le Cemoc est l'organisme le mieux indiqué pour chapeauter les opérations au nord Mali dans le cas où une décision d'intervention sur le sol de ces pays vient à être prise. Mais cela ne peut se faire sans le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU à la demande formulée par l'Union africaine. Mais avant toute intervention armée, une solution politique doit être trouvée à la crise de Bamako. En attendant l'intervention, la situation au nord Mali ne s'améliore pas. Les groupes islamistes règnent toujours en maîtres sur la région et appliquent leur loi. La semaine dernière, les islamistes ont tué par lapidation un couple non marié à Aguelhok, dans le Nord. Aguelhok est contrôlée par le groupe armé islamiste Ansar Eddine, allié d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dont plusieurs membres se trouvent aussi dans la région. C'est le premier cas de mort par lapidation rapporté dans le nord du Mali où des couples illégitimes, des buveurs d'alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou, également contrôlée par Ansar Eddine et Aqmi, où des mausolées de saintss musulmans ont aussi été détruits. L'objectif d'Ansar Eddine, ainsi que d'un autre groupe islamiste armé allié d'Aqmi, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) est d'imposer la charia (loi islamique) à tout le Mali. Bamako est aujourd'hui convaincue que le seul moyen de reprendre le nord du Mali passe obligatoirement par la reprise en main de la situation politique du pays et la désignation d'un gouvernement d'union nationale pour aller vers une certaine stabilité. H. Y.