Entrant dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire du recouvrement de l'indépendance nationale, la 8e édition des Journées du théâtre amateur d'expression amazighe, a débuté jeudi passé dans la ville d'Akbou, au niveau de la Maison de jeunes Abderrahmane-Farès en hommage au dramaturge Boubekeur Makhoukh. Durant sept jours, «quinze troupes des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira y sont attendues, avec au programme autant d'œuvres, qui par delà l'aspect festif, entendent rendre compte de leur niveau de pratique théâtrale, de la passion et de l'enthousiasme qui les animent», a indiqué à l'APS Mouloud Salhi, le président de l'association Etoile culturelle d'Akbou, organisatrice de l'évènement. A travers ces journées dédiées au théâtre amateur, les organisateurs ambitionnent de revitaliser et vivifier la pratique du théâtre dans la région, notamment dans la vallée de la Soummam où, en plus du nombre de troupes théâtrales, les collectivités locales semblent de plus en plus s'intéresser au 4e art. A l'instar des localités de Chellata, Ighrem et Amallou qui non seulement contribuent matériellement et financièrement à la tenue de ces journées, mais encouragent également l'organisation de ce type de manifestations qu'elles se proposent même d'accueillir dans leurs communes. Encouragés par l'enthousiasme et l'intérêt porté à la manifestation dédiée au théâtre amateur d'expression amazighe, les organisateurs ont prévus que les spectacles entrant dans le cadre de cette édition, seront présentés dans chacune de ces localités précitées.Le président de l'association Etoile culturelle d'Akbou estimera que «parmi les raisons de l'intérêt porté à la manifestation, il y a à l'évidence le succès des manifestations antérieures, qui n'ont cessé de gagner en popularité et l'ambition de faire naître des talents sur place». Il a également relevé que «beaucoup de troupes bien que travaillant dans l'ombre, voire dans l'anonymat, restent pétries de qualité ce qui amplifie leur succés lors de ces journées».Ainsi, durant toute une semaine, la ville d'Akbou vibrera aux rythmes de la magie des planches, grâce à ces journées dédiées cette année à la mémoire du défunt dramaturge, comédien, auteur et metteur en scène Boubekeur Makhoukh affectueusement surnommé «Bob». Ce grand homme du théâtre algérien est né dans le village de Tilkout à Tizi Ouzou. Passionné par le 4e art, il œuvrera à explorer cet univers, en innovant sans cesse dans son écriture, afin de mieux exprimer des situations dramatiques reflétant la dureté et l'absurdité du quotidien des algériens. Polyglotte, le dramaturge travaillait aussi bien en langue tamazight, en dialecte algérien, qu'en français, en anglais ou italien. C'est en 1978 qu'il signe sa première pièce avec l'adaptation des Mercenaires de Laadi Flici, suivie de sa célèbre adaptation Hafila Tassir, de l'écrivain égyptien Ihssen Abdelqadous en 1984, mise en scène par Ziani Chérif Ayad et interprétée par le défunt Azzeddine Medjoubi. Il connait également, un véritable succès avec les Martyrs reviennent cette semaine, adaptée du roman de Tahar Ouettar, produite par le Théâtre national algérien (TNA). S'il s'était d'abord fait connaître au théâtre régional d'Annaba, sa ville d'adoption, il a cependant exercé dans plusieurs lieux différents, dont Alger, Paris et Bruxelles, laissant derrière lui une vingtaine d'œuvres de premier ordre, qui lui ont valu une multitude de prix et la reconnaissance de son talent. A peine âgé de quarante-quatre ans, souffrant d'une maladie qui l'aura taraudé pendant de longues années, il décède le 5 juin 1998 en Belgique. Il est à noter que la cérémonie de clôture de ces journées du théâtre amateur d'expression amazighe est prévue pour le 18 août prochain, avec notamment la représentation intitulée Axxam n tich produite par le Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. S. A.