Si la Banque mondiale estime que l'Algérie est un exemple dans la région Mena, pour sa politique de mobilisation et de diversification des ressources hydriques, il n'en demeure pas moins qu'au vu des critères de la même Banque mondiale, l'Algérie est classée parmi les pays pauvre en eau avec moins de 600 m3 par habitant et par an, alors que le seuil de rareté est fixé par la Banque Mondiale à 1 000 m3 par habitant et par an. Selon une étude de l'Université Mentouri de Constantine, «le bilan hydrologique, moyen, annuel de l'Algérie du Nord fait ressortir un déficit d'écoulement qui atteint 87% alors que 13% seulement des précipitations profitent à l'écoulement. Sur l'ensemble du territoire, les ressources en eau se répartissent comme suit :- 12 milliards m3 dans les régions Nord : 10 (écoulements superficiels), 2 (ressources souterraines) ;- 5,2 milliards m3 dans les régions sahariennes : 0,2 (écoulements superficiels), 5 (ressources souterraines).»Ces données ne sont pas nouvelles. La nouveauté réside dans la croissance démographique, le développement des villes et la concentration des populations dans les régions du Nord déficitaires. A ce titre, les besoins des ménages, de l'industrie et de l'agriculture se sont considérablement accrus alors que le rythme du développement du secteur hydraulique était très lent. Ce n'est qu'à partir des années 2000 que l'Algérie s'est engagée dans une politique volontariste de mobilisation de ses ressources en eau. En 2009, le taux de raccordement des ménages était de l'ordre de 93% avec une dotation moyenne de 168 litres par habitant et par jour. Ce taux est énorme en comparaison avec des pays dans la même situation que l'Algérie ou disposant de plus de ressources hydriques. L'Algérie dispose de soixante-six barrages opérationnels avec une capacité de stockage de sept milliards de m3 alors que dix-neuf autres sont en cours de réalisation et devront avoir une capacité de 10 milliards de m3, même si l'apport des oueds devra avoisiner les 5 milliards de m3. L'Algérie ne se contente pas de mobiliser les ressources classiques que représentent les eaux de surface et les forages dans le Nord et les Hauts-Plateaux. Le dessalement d'eau de mer s'est imposé comme une solution palliative pour les zones côtières et l'exploitation de la nappe albienne du Sahara est inévitable d'autant plus que la Libye de Kadhafi a commencé à puiser dans cette réserve à grande échelle. Ce potentiel qui se présente sous forme d'une nappe du Continental Terminal (100-400 m de profondeur), et d'une nappe du Continental intercalaire dite “albienne” (1 000-1 500 m de profondeur) renferme d'importantes réserves (de 30 000 à 40 000 milliards m3) mais en raison du très faible taux de renouvellement, les potentialités exploitables sont très limitées (5 milliards m3/an). Enfin, pour une meilleure rationnalisation des ressources, la réutilisation des eaux usées dans l'agriculture et l'industrie s'avère une nécessité. C'est pourquoi, et selon les données de l'Université de Constantine, «le volume d'eau usée, épurée est passé de 90 hm3/an au début des années 2000 à 400 hm3 aujourd'hui. On recense un total de 102 unités, dotées d'une capacité installée de 600 Hm3. Le programme en cours (40 STEP à réaliser) permet d'atteindre 900 Hm3 en 2015 et 1 200 Hm3 en 2020. Au-delà de l'impact écologique, les eaux usées, épurées permettent de développer la mise en valeur agricole.» A. G.