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Appel aux historiens pour une plus grande production de banques de données Conférence sur la révolution nationale dans l'édition algérienne au 17e Sila
Coïncidant avec la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, la 17e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), placé sous le slogan «Mon livre, ma liberté», une rencontre culturelle a eu lieu samedi passé, à la salle de conférence Ali-Maâchi autour de la thématique «Des luttes et des mots, l'Histoire du nationalisme et de la Révolution dans l'édition algérienne» animée par plusieurs intervenants et spécialistes.Lors de cette rencontre un appel a été lancé aux historiens algériens afin qu'ils produisent plus de travaux de recherches sur la Guerre de libération, d'autant plus que la génération ayant vécu l'événement de cette période historique est appelée a disparaître et avec elle de précieux témoignages, véritable matière d'étude et de transmission pour les nouvelles générations. À cet effet, Mohamed Habbad, chercheur en histoire, a mis en exergue l'urgence d'encourager la recherche historique dont celle concernant la Guerre de libération nationale. En estimant : «Des témoins de la Révolution algérienne disparaissent ne laissant derrière eux ni témoignages ni leurs mémoires. C'est pour cette raison que je lance un appel aux historiens et spécialement aux jeunes à s'y intéresser pour laisser aux générations futures des traces écrites et aussi audiovisuelles car si on ne connaît pas son passé on ne peut pas maîtriser son avenir.» Le conférencier a ensuite donné des outils de recherche possible dont l'un des plus importants est celui de favoriser l'échange entre les chercheurs en histoire et de s'intéresser à toutes les bases de données que les chercheurs peuvent collecter et qui peuvent constituer une matière historique. Il a cité à titre d'exemple les témoignages, les écrits biographiques et la présence de faits historiques dans la littérature. Mohamed Habbad a ajouté qu'il fallait aussi lever un tabou, celui de s'intéresser et d'étudier la matière historique d'origine française. Il a précisé à cet effet que «les ouvrages écrits sur l'histoire de l'Algérie par des Français durant la période coloniale, doivent faire l'objet d'étude et d'analyse et de critique avec pour objectif de clarifier la véracité de ces écrits». De son côté, l'écrivain Achour Cheurfi, auteur, aégalement souligné l'importance de s'intéresser à la guerre de libération nationale notamment à travers la production éditoriale. Il a noté a ce sujet que depuis les années 2000, cette production s'est intensifiée, notamment concernant les écrits en rapport avec l'histoire de la Guerre de libération estimant qu' «il y a une littérature énorme et prolifique sur l'histoire de la Guerre de libération, car de plus en plus de personnes écrivent sur ce pan de notre histoire».Pour sa part, Zoheïr Ihaddaden a mis en exergue le fait que les médias et plus précisément la presse écrite peuvent constituer une véritable référence historique et par conséquent devenir une source précieuse pour l'écriture de l'histoire de l'Algérie. Il a déclaré à ce sujet qu'«elle constitue une base de données fondamentales pour écrire notre Histoire, parce qu'elle est faite de matière, et cette matière est composée notamment d'articles, de documents officiels et de témoignages». Afin d'argumenter ces propos, il a présenté aux participants un petit historique de la presse algérienne, rappelant que le premier journal publié en Algérie et par des Algériens avait pour titre El Haq, sorti en 1892. Il a ajouté que jusqu'à la fin du 19e siècle il s'agissait de journaux appartenant à des individus, ce n'est qu'au 20e siècle que naquit la presse algérienne appartenant aux partis politiques, de ce fait, jusqu'à l'indépendance, la presse algérienne n'était pas un organe d'information mais plutôt un outil de propagande en étroite relation avec la naissance du mouvement national algérien.