Un double attentat a frappé hier le complexe de l'état-major, en plein cœur de Damas, suivi par des combats d'une intensité sans précédent depuis le début de la révolte contre le régime, selon des sources d'informations occidentales. Ces violences interviennent au lendemain de l'ouverture, à New York, de l'Assemblée générale de l'ONU durant laquelle le Secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon, a déploré un «désastre régional avec des implications mondiales». Les attentats, perpétrés par deux kamikazes à bord de voitures piégées, ont fait quatre morts et 14 blessés. A la suite du double attentat, l'armée syrienne a affirmé que «tous les commandants et les officiers militaires étaient sains et saufs». Le siège de l'état-major est situé à quelques mètres de la place fortifiée des Omeyyades, dans une zone où il y a de nombreux bâtiments gouvernementaux et de sécurité. Depuis son déclenchement, en mars 2011, la crise syrienne s'est transformée faisant entrer le pays dans le tourbillon de la guerre civile. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh), une obscure ONG basée au Royaume uni, a fait état de violents combats à l'intérieur du siège de l'état-major, parlant de morts dans les deux camps. C'est l'attentat le plus important dans la capitale syrienne depuis celui du 18 juillet qui avait visé le bâtiment de la Sécurité nationale et tué quatre hauts responsables de la sécurité, dont le beau-frère du président Bachar al-Assad. L'attentat avait alors été revendiqué par l'Armée syrienne libre. Une partie du mur d'enceinte a été détruite dans les attaques qui ont créé un cratère de deux mètres de profondeur à l'extérieur du complexe militaire, selon les agences de presse sur place, qui ont fait état d'importantes destructions. Alors qu'ils couvraient l'événement, un journaliste syrien de la chaîne de télévision iranienne anglophone Press TV a été tué et le chef du bureau à Damas de cette même chaîne blessé. «Nous tenons la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar responsables de l'assassinat de notre correspondant dans la mesure où ils fournissent des armes aux insurgés», a accusé Press TV. Les nouvelles violences dans la capitale syrienne, où des combats se déroulent depuis la mi-juillet, interviennent au lendemain de l'appel du Qatar, favorable à l'opposition, à une intervention militaire de pays arabes. Faisant le constat que «tous les moyens avaient été employés en vain», l'émir du Qatar, Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a recommandé que «les pays arabes eux-mêmes interviennent conformément à leurs devoirs national, humanitaire, politique et militaire et fassent ce qu'il faut pour mettre fin au bain de sang en Syrie». Le Qatar a fait référence à un précédent : l'intervention de la Ligue arabe au Liban, en 1976, pour tenter de mettre un terme à la guerre civile qui sévissait au pays du cèdre. Une force arabe de dissuasion de 30 000 hommes (composée majoritairement de troupes syriennes) avait été envoyée au Liban en octobre 1976. Avec un résultat mitigé. M. B./Agences