Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a répondu hier aux questions et préoccupations des députés. Durant une allocution de près d'une heure il a mis en exergue la «forte volonté» du gouvernement de relancer l'économie du pays et parle d'une vision à l'horizon 2030. Parmi les questions principales soulevées par Sellal figurent notamment l'emploi, le logement, et la relance de l'industrie nationale. Chiffres à l'appui, le Premier ministre a énuméré les avancées enregistrées par le pays ces dix dernières années dans les différents domaines. Ainsi, pour la résorption du chômage, le pays a pu créer 2 343 000 postes d'emploi dont 1 200 000 emplois économiques et 1 million dans le cadre du dispositif Daip. Et dans ce sens, il a assuré que les efforts ayant permis de ramener le taux de chômage de 30% en 1999 à 9,96% en 2011, seront «soutenus à travers le renforcement des dispositifs d'aide et d'insertion déjà en place, et le recours à des mécanismes innovants au niveau de la sphère économique». Le PIB du pays est passé de 400 à 16 130 milliards de dinars et le PIB par habitant a également évolué, passant de 2 540 à 4 003 dollars en 2011, indique Sellal. Idem pour les dépenses publiques qui ont été multipliées par 5, atteignant 10 811 milliards de dinars. Pour les hydrocarbures, qui ne devraient pas être considérés comme une «malédiction», aux yeux du Premier ministre, leur valeur ajoutée est passée de 39% en 2000 à 36%. Ce qui montre, ajoute-t-il, la croissance positive que connaît actuellement le secteur hors-hydrocarbures. D'ailleurs, en évoquant l'agriculture, il a estimé que la production nationale en produits agricoles ne couvre actuellement que 70% des besoins nationaux. Sur ce point, il dira que l'objectif du gouvernement est d'atteindre un taux de 75% de production nationale pour faire baisser la part des importations à 25%. Dans le secteur des ressources en eaux, le programme tracé par l'exécutif prévoit 82 barrages en exploitation en 2015, contre 69 actuellement. Sellal a, par ailleurs, rassuré les patrons des entreprises. Son plan d'action prévoit un soutien aux activités créatrices de richesses et d'emplois et l'amélioration du climat des affaires pour faciliter l'acte d'investir. Le gouvernement compte aussi poursuivre la réforme et la modernisation du secteur financier. Quant au logement, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de réduire la pression sociale sur ce produit assurant que cette crise est due essentiellement à la réalisation ainsi qu'aux opérations de distribution qui posent parfois problème. Outre les entreprises nationales impliquées dans les différents programmes, les entreprises étrangères construisent actuellement quelque 100 000 logements. Le Premier ministre, qui a animé à la fin de la séance une conférence de presse, est revenu sur la règle des 51/49% estimant qu'elle n'a jamais contribué à la fuite des investissements étrangers. Au contraire. Pour Sellal, 2,5 milliards de dollars d'IDE est la preuve qu'elle a été acceptée par les investisseurs. Sur l'inextricable problème de l'informel, le Premier ministre a affirmé que des programmes de construction de marchés de proximité seront lancés. Interrogé au sujet du marché parallèle de la devise, Sellal était évasif sur ce point, assurant que les concessionnaires qui importent des véhicules devraient maintenant investir localement et réaliser des usines en Algérie. S. B.
193,7 milliards de dollars de réserves de change, selon Sellal Les réserves de change de l'Algérie ont atteint 193,7 milliards de dollars, a déclaré hier le Premier ministre lors de ses réponses aux questions des députés. Le Premier ministre a estimé que ces réserves sont passées de «11,9 milliards de dollars en 2000 à 193,7 milliards de dollars actuellement». Pour rappel, selon les chiffres de la Banque d'Algérie à fin juin 2012, les réserves de change étaient de 186,32 milliards de dollars, une hausse de plus de quatre milliards de dollars par rapport à la fin 2011. Ces réserves, or non compris, étaient de 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011 et de 162,22 milliards de dollars à fin 2010. Pour la dette, elle a été ramenée à 4,4 milliards de dollars, selon le Premier ministre, alors qu'elle avait atteint le seuil de 32 milliards de dollars au milieu des années 1990.