Photo : M. Hacène Par Kamel Amghar Le Salon international du livre d'Alger (Sila) a connu cette année un franc succès. Les médias, nationaux et étrangers, ont souligné la forte fréquentation de cette 17e édition. Les organisateurs parlent de plus d'un million de visiteurs. Un chiffre qui témoigne, à lui seul, de la passion commune aux algériens pour se documenter et s'instruire. Les familles algéroises en ont grandement profité pour sortir, s'enquérir des nouveautés littéraires et rencontrer le beau monde de l'édition. Femmes, hommes et enfants ont égayé, près d'une semaine durant, les allées du palais des expositions des Pins maritimes. De l'intérieur du pays, les mordus des belles lettres ont afflué par centaines pour faire leurs emplettes d'ouvrages en profitant des offres spéciales de l'événement. Des expatriés algériens ont également saisi cette opportunité pour replonger dans l'ambiance du Sila. Leur réaction est empreinte de nostalgie et d'émotion sincère. Coïncidant avec la rentrée scolaire, écoliers et étudiants ont été, aussi, nombreux à s'y rendre à la recherche de manuels et de supports didactiques. Les images diffusées à travers les médias nationaux et les télévisions étrangères étaient belles, colorées et chaleureuses. Elles montrent invariablement un peuple avide de lecture et de savoir. Les libraires de tout le pays n'ont pas raté, non plus, l'occasion pour rafraîchir leurs rayons avec de nouvelles éditions. Des éditeurs nationaux ont noué des partenariats avec des maisons étrangères pour permettre au lectorat local d'acquérir en temps réel les publications des auteurs algériens exilés à des tarifs qui restent, malgré tout, très avantageux. Lors de cette manifestation, le public a agréablement bénéficié des coéditions et des cessions de droits précédemment conclus entre des publicistes nationaux et leurs homologues européens et moyen-orientaux. On a nettement l'impression que le Sila ressemble à une grande fenêtre qui donne sur le large. Une ouverture qui permet de s'oxygéner et de se revivifier. D'être à jour pour suivre le rythme effréné du monde alentour. Cependant, les visiteurs ont formulé aussi quelques insatisfactions. Malgré une amélioration de l'organisation et de la gestion des espaces, les habitués aspirent encore à mieux. La climatisation des espaces couverts du Salon a connu des ratés qui ont indisposé visiteurs et participants. Les ventes promotionnelles ont manqué et de nombreux visiteurs ont jugé les prix excessifs par rapport aux bourses des couches moyennes. Mais en somme, le rendez-vous du livre a été une réussite. Des écrivains, des historiens, des essayistes, des poètes et des penseurs ont été présents. Qui pour une vente-dédicace, qui pour participer à un colloque ou une table ronde. Un échange fructueux d'idées et de réflexions a eu lieu. La littérature et la Révolution algériennes ont été omniprésentes, marquant ainsi de fort belle manière le cinquantenaire de l'indépendance nationale. Une halte qui a permis aux nouvelles générations de découvrir la grandeur et le bel héritage historique de leur pays. C'était aussi une grande opération de communication pour encourager la lecture et promouvoir l'écriture. Pour faire court, le Sila est pour le peuple algérien une grande bouffée d'oxygène.