Photo : S. Zoheir Par Younès Djama La tension est montée de plusieurs crans, dimanche, au siège de l'Entreprise de transport urbain et suburbain de la wilaya d'Alger (Etusa), après avoir été pris d'assaut par une soixantaine de personnes, dont d'anciens employés et syndicalistes de l'entreprise. Le staff dirigeant (DG, cadres administratifs) ont déposé un avis de démission collective suite à l'«agression» dont ils affirment avoir été l'objet. Le directeur des transports de la wilaya d'Alger «a pris acte» de cette décision, selon le DG de l'Etusa, Krim Yacine, contacté hier après-midi. Rassemblés dimanche au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), quelque 60 employés de l'Etusa ont appelé au départ du DG de l'entreprise qui aurait «bafoué les droits des travailleurs» et usé de son pouvoir pour licencier «abusivement» les employés de l'entreprise. Ils demandent l'application de la convention collective et la mise en place d'une commission d'enquête sur la gestion de l'entreprise. A ce propos, M. Krim affirme «ne pas s'opposer» à cette revendication, tout en délégitimant toutefois les contestataires. D'anciens employés de l'entreprise, aujourd'hui licenciés, réclament 9,56 millions de dinars, représentant la totalité de leurs indemnités suite à la compression d'effectifs décidée en 1998 par l'administration de l'Etusa. Confrontée à une délicate situation financière, l'entreprise a vu son effectif réduit de 320 travailleurs. Le porte-parole des contestataires, M. Kherroubi se dit «prêt à fournir tous les documents attestant que cet argent a été détourné». De son côté, la direction de l'entreprise, par la voix de M. Mohamed Saïd Charef, assistant du directeur général, a récusé les accusations proférées par les plaignants. Selon lui, une partie des 320 travailleurs licenciés l'ont été selon des critères prédéfinis par l'administration. C'est ainsi qu'une partie des effectifs licenciés est partie à la retraite, tandis qu'une autre, 110 employés plus exactement, a été réintégrée en 2007. «Ils (les plaignants, ndlr) veulent qu'on leur verse 9 ans de salaires alors même qu'ils ne travaillaient pas», explique M. Charef. Le directeur des ressources humaines, M. Terriche, a abondé dans le même sens. A en croire les deux responsables, les plaignants n'ouvrent pas droit à des indemnités. D'ailleurs, avance le DRH, une bonne partie des plaignants a été déboutée par la justice à la suite d'une action intentée par les employés contre la direction. D'autre part, des travailleurs de l'Etusa affectés à la gestion du tramway d'Alger contestent les conditions de leur transfert.