Après avoir réintégré leur poste au sein de l'Etusa par décision de justice qui a tranché en leur faveur, ces travailleurs revendiquent aujourd'hui leurs indemnisations. “Nous voulons avoir nos indemnisations et l'application de la loi 90-11 et de l'article 20 qui stipule que l'admission à la Cnac est effective deux mois après la date de licenciement. Nous ne voulons pas perdre huit ans de notre vie sans toucher un centime de la part de la Caisse de chômage (Cnac) qui a accusé l'entreprise d'avoir mis du retard pour l'envoi des dossiers de 144 travailleurs compressés le 27 avril 1999 pour le paiement de la contribution d'ouverture de droit (COD)”, selon M. Kherroubi, l'un des ex-compressés de l'Etusa. “Il est à souligner que la Cnac a envoyé des notifications à l'entreprise pour 83 travailleurs licenciés, ces derniers n'ont pas été informés et n'ont jamais perçu leur COD et 36 autres ont vu leur dossier rejeté par la Caisse nationale de retraite pour cause de non-cotisation de l'Etusa auprès de la Cnas”, selon toujours notre interlocuteur. Il expliquera que depuis 1998, 302 travailleurs n'ont pas encore perçu leurs indemnités. Il est à noter que 144 parmi eux ont pu être admis à la Cnac. D'autres ont été réintégrés à leurs postes et 36 cas se trouvent aujourd'hui ni réintégrés ni indemnisés dont 11 décisions de justice de réintégration à l'entreprise ont été prononcées à l'encontre de certains compressés qui ne sont toujours pas appliquées. Par contre, “l'entreprise a recruté plus de 400 agents tous postes confondus”, dira M. Kherroubi et la reprise de certains compressés a été faite avec de nouvelles conditions à savoir, un nouveau statut, un nouveau salaire et un nouveau contrat. “C'est absurde de se retrouver comme simple receveur quand on a plusieurs années d'expérience et que certains étaient cadres au sein de l'Etusa. C'est le cas de l'ancien chef de ventilation qui se voit proposer le poste de receveur après 25 ans de service”, conclut-il. Selon le nouveau directeur général de l'Etusa, M.Y. Krim, “c'est un problème qui date de plusieurs années. Je n'ai pas encore pris soin d'étudier profondément le dossier pour pouvoir donner un avis. Je pense que ces travailleurs ont accepté de réintégrer l'entreprise avec les conditions proposées. Pour ma part, j'ai reçu quelques-uns de ces ex-compressés, ils m'ont expliqué leur problème qui reste du ressort du ministère des Transports qui a déclaré dans la presse que pour lui ce dossier est clos”. Il est à rappeler que 302 travailleurs à l'Etusa ont été licenciés en septembre 1998 pour raison économique, à l'heure où l'entreprise comptait un effectif de plus de 3 000 agents. Une compression prévue dans le volet social, négociée par l'administration et le syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA. F. A.