Les incertitudes planent toujours sur les prix du pétrole. Les cours du pétrole ont terminé en baisse vendredi dernier en réaction aux mauvais résultats d'entreprises américaines et déçus par le Sommet européen qui était pourtant très attendu ainsi qu'un léger renforcement du dollar. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a chuté de 2,05 dollars à 90,05 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre coûtait 111,31 dollars, en baisse de 1,11 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Pour la situation économique aux Etats-Unis, les experts jugent toujours que «le marché est en baisse en grande partie à cause des mauvais résultats trimestriels» des entreprises. C'est ce que pense Michael Lynch, de Strategic Energy & Economic Research rapporté par les agences. Il juge ainsi que «l'une des grandes questions qui taraudent les investisseurs est la reprise de la demande. Or les perspectives offertes par de grands groupes (...) tels que Microsoft (jeudi) et General Electric (vendredi), très révélateurs sur le plan de la consommation des ménages et des dépenses industrielles, n'étaient pas brillantes». Mais ce n'est qu'une partie de la question puisque le Sommet européen n'a pas pu convaincre les plus sceptiques et un marché qui guette le moindre signal de reprise. Bien que les dirigeants des 27 Etats de l'Union européenne (UE) arrivent à mettre en œuvre en 2013 la supervision des banques de la zone euro, les investisseurs restent dans le doute. Ce «compromis» qui devrait les rassurer est perçu comme une action peu encourageante. Le peu de progrès observé à l'issue d'un sommet de deux jours de l'Union européenne pour apporter des solutions à la crise de la zone euro a «plombé le moral des opérateur», a estimé pour sa part John Kilduff, de Again Capital. Pour lui, «l'Europe continue d'être un nuage noir à l'horizon» des marchés. Les marchés surveillaient aussi les situations financières de l'Espagne, toujours réticente à demander un plan de sauvetage global et de la Grèce, agitée cette semaine par des manifestations violentes contre les mesures d'austérité et qui attend un feu vert sur une nouvelle ligne de crédit. Le renforcement de la devise américaine est l'autre facteur qui a contribué à la chute des cours du brut puisque elle rend plus coûteux les achats d'or noir, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises. Il y a aussi la fermeture, depuis mercredi dernier soir, de l'oléoduc Keystone à cause d'une anomalie sur un tuyau obligeant les raffineries américaines à «trouver en attendant des sources d'approvisionnement alternatives», selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Cependant, pour ce point, les courtiers prévoyaient un retour à la normale dès ce week-end, rapportent des agences et, par conséquent, l'effet haussier de l'oléoduc sur les cours «s'est dégonflé», selon M. Lynch. Enfin, le marché reste toujours attentif à ce qui se passe au Moyen-Orient. Les investisseurs continuaient ainsi de surveiller les violences en Syrie et les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, après le renforcement en début de semaine des sanctions de l'UE contre Téhéran, soupçonné de développer un programme nucléaire, militaire. S. B.