Photo : Riad Par Youcef Salami Le Conseil national économique et social (CNES) est né au début des années quatre-vingt-dix dans une conjoncture économique et sécuritaire particulière. Un parcours sans histoire ? En dix ans, il a changé de direction une seule fois. Signe de stabilité ? Possible ! Organe consultatif, le Conseil national économique et social élaborait des documents sur la conjoncture économique et sociale, mettant en relief l'évolution de l'économie nationale dans son ensemble. C'était à une époque où les recettes pétrolières faisaient craindre le pire à l'Algérie -elles tournaient autour de quatre milliards de dollars. En plus, elle venait d'approuver un accord de rééchelonnement de sa dette extérieure. C'est dire que l'Algérie était au bord du gouffre. Les travaux en plénière du CNES occupaient une bonne place dans l'agenda de l'Exécutif, avant que la politique ne s'en mêle. Depuis presque trois ans, une nouvelle direction préside aux destinées du CNES, avec une nouvelle orientation dans ses missions. Le Conseil économique et social organise, avec le concours de la Banque mondiale, une série de rencontres sur les politiques publiques, sur l'économie du savoir, sur les systèmes d'évaluation, entre autres thèmes. L'idée est de faire émerger une nouvelle culture sur les politiques publiques. Les conférences qu'il anime regroupent également des représentants de différents ministères, de la société civile. Elles gravitent autour des thématiques suivantes : le développement humain, la lutte contre la pauvreté, la gouvernance, les libertés économiques et l'économie fondée sur l'intelligence. Ce sont des sujets sur lesquels les pays développés marquent une longueur d'avance. L'Algérie en est encore à l'entame de monter un système d'évaluation. Elle veut aller à la connaissance des bonnes méthodes, des meilleures approches en la matière, note le président du CNES dans une de ses déclarations. Son vœu est qu'il y ait dans chaque département ministériel une cellule d'évaluation, que l'on enracine une culture d'évaluation sectorielle, sous-sectorielle, programmatique… Ce faisant, on pourrait contribuer à l'assise d'une démocratie participative, à la réforme de l'Etat, explique-t-il. Le pays est en fait en apprentissage paritaire, faisant appel aux experts de la Banque mondiale. Il se frotte à eux. Mais ce que veut le conseil consultatif, c'est de l'interactivité. Est-ce réalisable ? Possible !