Pour le Conseil national économique et social (CNES), la baisse du chômage de 28,5% (2000) à 11,8% (2007) est due à la reprise de la croissance économique et à la mise en œuvre de nombreux programmes publics orientés vers la création d'emplois. «Une évaluation à mi-parcours du programme 2005-2009 montre que près de 1 220 000 emplois ont déjà été créés au cours de la période 2005-2007, soit 61% de l'objectif fixé qui est la création de 2 millions d'emplois», a indiqué cette institution, hier, dans son rapport sur l'état économique et social de la nation en 2005-2006-2007. Il s'agit, de ce fait, de l'un des résultats les plus probants au niveau social, ajoute le même rapport. La même source a indiqué que l'agriculture et le BTPH sont les deux secteurs qui ont gardé un rythme soutenu de création «nette» d'emplois. «Au cours de l'année 2007, les pouvoirs publics, ajoute le rapport, ont mobilisé près de 39 milliards de dinars, soit 0,4% du PIB, pour la réinsertion des jeunes à travers les multiples dispositifs d'emploi.» Ce montant, fait remarquer le rapport, a été multiplié par trois depuis 1999. S'agissant du nombre d'emplois créés, l'institution que préside Babes a estimé que, pour le compte de l'année 2007, pas moins de 500 000 postes dans le cadre des différents dispositifs ont été dégagés. Sur ce point précis, le CNES précise que ces emplois créés sont des postes d'«attente», allusion faite notamment aux emplois contractuels. «Les perspectives d'une réelle insertion professionnelle avaient été jusque-là réduites avec un taux de permanisation ne dépassant pas 12%», déplore plus loin la même source. Evoquant, par ailleurs, le volet relatif aux ménages, le rapport du CNES fait ressortir qu'au cours de la période 2000-2006, le revenu disponible et la consommation finale de ces ménages ont augmenté à un «rythme supérieur à celui de l'inflation et de la croissance démographique». «Cette augmentation traduit une amélioration en termes réels et globaux du pouvoir d'achat», relève le rapport qui précise que le taux d'épargne chez les ménages est passé de 13% en 1990 à plus de 27% en 2006, au moment où la consommation des ménages s'est accrue de 4,7% en 2007 par rapport à 2006. Au sujet de l'inflation, cette institution a estimé que sa perception sociale «tranche avec le niveau modéré qu'elle traduit globalement malgré son évolution», en raison de sa structure dominée par la hausse des prix des produits alimentaires de base, conséquence de la dépendance du marché mondial. «En 2007, la hausse de 6,6% des produits alimentaires est supérieure au taux global d'inflation, une tendance particulièrement marquée depuis 2005 et ce, malgré la subvention accordée aux produits de base», a-t-il indiqué. Sur un autre registre, le même document a rappelé que le processus de désendettement extérieur «s'est fortement accéléré» durant l'année 2006. «Le remboursement anticipé de la dette a eu des conséquences très positives» sur la solvabilité financière de l'Algérie, tout comme il a permis de «soustraire aux influences extérieures les choix de politique économique», précise plus loin le CNES, pour qui la dette algérienne a été réduite à moins de 5 milliards de dollars en 2007. En revanche, le rapport estime que l'Algérie n'a pas encore suffisamment consolidé son système productif, outre une «maîtrise insuffisante» de la formation et de la répartition des revenus. «Le rôle des facteurs immatériels, tels que la gouvernance, le savoir, l'équité, apparaît de plus en plus dans l'émulation de la productivité, de la croissance mais également pour une assise durable de la paix sociale». S. B.