Après la journée dite de formation relative à la crise financière mondiale et ses répercussions sur l'économie nationale, le FLN a convié hier ses cadres à une autre rencontre. Relative celle-là, actualité et événement obligent, à un après-midi d'exégèse sur le projet de loi portant révision de la Constitution, dont le vote par les deux chambres du Parlement interviendra demain. Le Pr Cheriet interviendra en premier pour éclairer l'assistance sur non pas le contenu des dispositions proposées, mais plutôt sur la problématique de la révision en elle-même. Et l'hôte du FLN de s'attarder sur le fait que toute révision de la loi suprême du pays répond à une nécessité liée, entre autres, à l'évolution de la société mais aussi à la situation politique. Il expliquera également que cette révision est devenue une revendication populaire et de la société civile. Le Pr Cheriet reviendra, toujours pour justifier la révision de la Constitution, sur le bicéphalisme consacré par l'actuelle loi suprême existant au sein du même Exécutif. Ce qui a, selon lui, engendré plusieurs crises. Sans les nommer, mais en les définissant dans le temps, l'époque de Kasdi Merbah sous Chadli, puis celle de Benbitour et de Ali Benflis. Tous trois ont été à la tête du gouvernement et démis en raison des crises institutionnelles qui ont été créées. «Mais, estime l'orateur, cela ne règlera pas le problème du partage du pouvoir. Il faut aller vers une autre révision. Et de fond.» Estimant l'intervention du Pr Cheriet, Abdelaziz Belkhadem reprendra la parole en demandant aux communicants d'être plus agressifs dans le traitement de la question, de ne pas s'enfermer dans la forme juridique et d'aller au fond. Pour réorienter le débat, le secrétaire général du FLN posera lui-même plusieurs questions, dont il ne donnera pas de réponses. Des questions qui pourraient aider les intervenants à tirer les conclusions et arriver finalement à la nécessité de la refonte de fond du texte suprême du pays. M. Belkhadem reviendra sur l'historique des différentes Constitutions, puis s'interrogera sur les relations entre les différentes institutions qui ne sont nullement définies. Il dira qu'il y a enchevêtrement des prérogatives dans un Exécutif à deux têtes et s'est étonné de l'ambiguïté entre les prérogatives présidentielles et celles parlementaires. Faut-il appliquer celui du président élu au suffrage universel ou celui de la majorité parlementaire qui ne lui serait pas acquise. L'orateur dira qu'il ne s'est jamais expliqué le fait que le Sénat n'ait pas la prérogative de légiférer et s'étonnera que le président de la République n'ait pas la possibilité de dissoudre le Sénat élu au suffrage indirect, alors que c'est le cas pour l'Assemblée populaire nationale. Mohamed Soltan, de l'université d'Oran, reviendra longuement sur les éléments présidant à la révision constitutionnelle. F. A.