Les trois géants de l'économie asiatiques se lancent dans un projet économique et commercial de nature à en faire la première puissance économique mondiale. La Chine, le Japon et la Corée du Sud négocient, depuis mardi dernier à Phnom Penh, la création d'une zone de libre-échange qui sera la plus importante au monde, avec un marché de plus de trois milliards de consommateurs. A ce projet ambitieux et prometteur, seront associés les 10 membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam), plus l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. L'économie mondiale sera bouleversée et les rapports de force géopolitiques seront transformés en faveur de l'Extrême-Orient. Selon les analystes, cet accord à trois pourrait être un pilier d'un «partenariat économique, intégral, régional» (Rcep) plus ambitieux, encore, qui devait être lancé, mardi dernier, à Phnom Penh. Il pourrait transformer les 16 pays qui comptent quelque 3,5 milliards d'habitants en un marché unique de 23 000 milliards de dollars de PIB, soit un tiers du produit intérieur brut, mondial. En parallèle, l'Union européenne peine à trouver ses marques et s'entendre aussi bien sur le budget commun de 2014-2020 que sur l'aide à la Grèce qui est en faillite. Le rêve européen s'estompe face aux égoïsmes nationaux et à la nature même de l'Union européenne définie par les multinationales et les riches aux dépens des intérêts de la majorité des Européens. Outre Atlantique, la première puissance économique mondiale fait face à un défi majeur : le relèvement du plafond de sa dette est l'enjeu crucial du Congrès américain. La dette américaine s'élève aujourd'hui à 16 394 milliards de dollars. Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), elle devrait atteindre cette année 107,2% du PIB, et ce ratio devrait monter à 114,2% en 2016. En d'autres termes, les Etats-Unis sont quasiment en récession. Les Etats-Unis ont déjà perdu leur «triple A» qui est la note parfaite de solvabilité auprès de l'agence financière Standard and Poor's. Depuis quelques mois, l'agence Moody's menace de rétrograder leur note «AAA» de leur dette souveraine si les négociations budgétaires ne vont pas dans le sens d'une baisse de l'endettement à moyen terme. A. G.