Photo : M. Hacène De notre correspondant à Béjaïa Kamal Amghar
Lancée en grande pompe au mois de septembre dernier, l'opération de «nettoiement» des espaces publics n'a pas atteint ses objectifs à travers la wilaya de Béjaïa. Sur instruction gouvernementale, le wali avait installé un comité de pilotage chargé de coordonner les actions locales en matière d'enlèvement d'ordures ménagères et de veiller, de manière générale, sur l'hygiène du milieu. Les directeurs d'exécutif, les chefs de daïra, les élus, les services de sécurité et les représentants de la société civile avaient été associés à cette œuvre qu'on disait inscrite dans la durée. Dans un premier temps, les associations environnementales et les comités de quartiers se sont volontairement joints à l'entreprise pour collecter des tonnes de déchets. Mais au fil des jours, la ferveur initiale s'est estompée. L'adhésion des citoyens a aussi diminué. Au final, la portée de cette énième initiative de décrassage est circonscrite aux principaux faubourgs du chef-lieu de wilaya. Si les principales artères de la cité des Hammadites semblent aujourd'hui propres, les quartiers périphériques comme Tharga Ouzammour, Ihaddaden, Sidi Ahmed ou Ighil Ouazoug ont déjà renoué avec la saleté faute de moyens conséquents. Partout les poubelles débordent d'immondices. Les chats errants et les rats éparpillent les restes de nourriture sur les trottoirs. Les citoyens et les commerçants ont renoué avec les mauvaises manières en se débarrassant de leurs ordures un peu partout. Par ailleurs, la campagne électorale a terriblement contribué à la détérioration de la situation. Dans toutes les localités de la wilaya, les candidats aux assemblées locales ont créé une anarchie indescriptible. Tous les murs et toutes les façades ont été sauvagement amochés par des restes d'affiches et des tâches de colle. Les panneaux de signalisation routière, les réverbères et les clôtures des écoles et des institutions n'ont pas échappé à la furie des futurs élus locaux. Ceux-là mêmes qui prendront très prochainement ce dossier en main affichent clairement leur mépris pour cette question primordiale de la salubrité publique ! En dehors du chef-lieu de wilaya, toutes les autres villes manquent visiblement d'hygiène. A Sidi Aïch, Akbou ou Kherrata, les citoyens sont unanimes à dénoncer l'incurie des collectivités locales et leur peu d'intérêt pour cette question essentielle. Tout le monde dénonce l'incivisme des candidats aux assemblées locales qui ont complètement ravagé l'environnement urbain en tapissant tous les coins de leurs hideuses affiches. Aux yeux de l'opinion locale, ils sont des «pollueurs» en puissance. Malgré les injonctions du gouvernement et les chimériques professions de foi des walis successifs, l'hygiène du milieu semble «impossible» à Béjaïa. C'est en tout cas l'impression que donnent tous les élus des 52 communes de la wilaya.