Présenté hier en lecture pour le vote devant les deux chambres du Parlement, le projet de loi portant révision constitutionnelle a été adopté par la majorité absolue de ses membres. Pour surprenants qu'ils peuvent paraître, les résultats du vote n'en ont pas moins été obtenus dans la plus grande transparence, confirmant, quelque part, le respect des procédures à tous les niveaux et la tendance d'un choix populaire incontestable depuis l'élection de Abdelaziz Bouteflika à la tête du pays. En fait, y avait-il raison de s'opposer, autrement que par les moyens démocratiques, à la révision d'une loi menacée d'anachronisme par comparaison aux mutations politiques multiples enregistrées à travers le monde ? Des évolutions du paysage qui, par ailleurs, ont conduit bien des chefs d'Etat étrangers à solliciter un dépoussiérage, ouvrant parfois un véritable chantier pour la révision de la première loi de leur Etat. Cette précision n'ayant évidemment pas besoin d'être érigée en argumentaire justificatif par les promoteurs et défenseurs de celle (révision) indiscutable de l'Algérie. La révision partielle de la Constitution s'impose à la lumière des enseignements tirés de l'évolution du pays depuis presque une vingtaine d'années. C'est d'ailleurs en ce sens que l'emblème et l'hymne national en tant que symboles de la révolution et de l'Etat ont constitué les deux repères intangibles appelés à être obligatoirement et essentiellement préservés de toute récupération politique… d'où qu'elle vienne. Et si la promotion de l'écriture et de l'enseignement de l'histoire sera l'un des autres éléments du socle de la Constitution amendée, sans nul doute que celle (promotion) des droits politiques de la femme restera le plus important des acquis pour des millions d'Algériennes. La réorganisation et la clarification des rapports entre les différents acteurs du pouvoir exécutif sur lesquelles les députés avaient pour certains des raisons de diverger, notamment sur l'option, sinon la substitution, de la fonction de chef de gouvernement par celle de Premier ministre, n'ont finalement pas constitué une pierre d'achoppement, le rapporteur de la commission mixte désignée pour scanner le projet de loi n'ayant requis que la modification des dispositions constitutionnelles évoquant à chaque fois le chef du gouvernement et son remplacement évident par un Premier ministre. Compte tenu des résultats de la présence exceptionnelle des membres du Parlement (529/531), du nombre de votes favorables (500), de huit abstentions et de 21 expressions défavorables, il n'en deviendrait que plus étrange de douter de l'élan populaire suscité par l'appel du président de la République pour la révision de la Constitution. A. L.