Dès la proclamation des premiers résultats des élections et bien avant la clôture des délais de recours, les partis politiques vainqueurs du scrutin avaient entamé des contacts en vue de la constitution des prochaines assemblées. Ainsi le FLN grand perdant de ces élections locales et qui n'a pu avoir qu'une majorité relative à l'APC et à l'APW d'Annaba est amené, cette fois, à composer avec les autres formations qui, il n'y a pas si longtemps, les considérait juste comme des lièvres pour doper la course. La réalité a été tout autre puisque le vieux parti n'a pu glaner que 17 sièges sur les 43 que compte la commune d'Annaba et 14 sur les 39 de l'APW. Hier, le jeu des coulisses et les tractations allaient bon train et le «mercato» politique était ouvert, chaque formation politique conditionne son alliance avec tel ou tel parti et veut tirer le maximum avec les quelques sièges dont elle dispose. Peu importe la tendance, pourvu qu'on ait le poste convoité, vice-présidence ou présidence de commission, l'essentiel est qu'on sera au centre de décision. Le PT de Louisa Hanoune, de loin le plus fort après le parti de Belkhadem avec 7 sièges, se dit incontournable pour la composition de la future assemblée et pose ses conditions dites indiscutables avant de s'allier à toute autre formation, ce qui a quelque peu découragé les élus du FLN qui, selon nos informations s'en sont détournés pour s'adresser aux autres formations qui, réunies, détiennent 19 sièges. Le FND, le MPA et l'Alliance islamiste en totalisent à eux seuls 12 sièges, ce qui les place en position de force pour négocier avec le FLN. Le FLN qui drague, qui fait des appels du pied et qui tente de séduire ses nouveaux adversaires se trouve, aujourd'hui, dans une position délicate, lui qui avait régné sans partage pendant les cinq dernières années. Avec sa majorité relative et tout l'art dont dispose le FLN pour «retourner» les nouveaux élus et les gagner à sa cause, le vieux parti éprouve aujourd'hui bien des difficultés à trouver «son bonheur», la plupart des nouveaux venus ne sont pas commodes et ne sont pas près de céder.A l'APW, pour le FLN, c'est encore pire et la mosaïque de formations politiques élues à cette assemblée n'est pas facile à convaincre et à gagner à sa cause pour prendre la présidence. Une présidence convoitée par les uns et les autres, puisque en dehors des élus FLN au nombre de 14, le reste, c'est-à-dire 25, est issu d'autres formations. On rapporte que certains, parmi ces derniers, se proposent de faire bloc contre le FLN et lui enlever la présidence de l'assemblée, malgré la majorité relative qu'il détient.Cette situation où les alliances se font et se défont au bout de quelques heures, les offres se multipliant avec en plus des surenchères, est tout à fait inédite pour le vieux parti à Annaba qui apprend à faire son shopping dans un mercato politique dont il saisit mal les règles.