Photo : S. Zoheir Par Abdelghani Aïchoun L'opération de la mise sur pieds des classes «sport-études» s'est généralisée. Lancées, à l'occasion de l'année scolaire 2008/2009, au niveau des collèges de 31 wilayas, ces classes touchent actuellement tout le territoire national. Selon des chiffres établis par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), il y a maintenant environ 11 000 élèves inscrits dans 212 établissements avec 425 classes. Lors du lancement de l'opération au mois de juillet de l'année 2008 – même si la loi établissant les classes «sport-études» date de 1991, ce n'est qu'en 2008 que l'opération a été relancée – sur un ensemble de 101 établissements touchés, seuls neuf d'entre eux étaient des lycées, le reste étant des collèges. Les lycées appartiennent aux wilayas de Constantine, Tipasa et Aïn Témouchent, chacune avec deux lycées, ainsi que celles de Jijel, Tarf et Saïda. Le 6 février 2011, l'Etat a lancée des classes de ce genre dans 51 autres établissements, tous des collèges. Aucune classe «sport-études» n'a vu le jour dans une école primaire. «L'éducation physique et sportive (EPS) est pratiquée au niveau des établissements relevant de l'éducation nationale (CEM et lycées) dispensée par des professeurs en EPS mais absente au niveau des écoles primaires à cause de non disponibilité des spécialistes en la matière», indique-t-on du côté du MJS. En effet, au primaire ce sont les enseignants réguliers qui animent les séances de sport. Dans certaines écoles, le sport ne se pratique même pas. «Des actions sont en train d'être entreprises par le comité technique, mixte permanent (MJS-MEN) chargé du suivi et de l'évaluation des classes sport-études, du Lycée sportif national et annexes et de l'animation sportive au niveau des écoles primaires en vue du lancement de la pratique sportive au niveau du primaire, notamment les disciplines de tennis de table, les échecs et l'athlétisme en premier lieu et ce, par la formation des animateurs (enseignants) qui auront la mission principale de généraliser les dites disciplines au niveau du palier», ajoute-t-on dans un succinct rapport du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il est sans rappeler que par souci de relancer la formation sportive, qui fait défaut au niveau de beaucoup de clubs sportifs, depuis pratiquement deux décennies, que les autorités ont relancé ces classes sensées permettre aux jeunes, garçons et filles, amoureux du sport, de pratiquer une discipline donnée sans toutefois perturber leur enseignement. «Les classes sport-études sont chargées d'assurer aux jeunes talents sportifs, préalablement détectés et sélectionnés, les conditions leur garantissant une scolarité adaptée aux exigences de la pratique sportive de performance», annonce-t-on au niveau du MJS qui, précisons-le, gère ces classes en partenariat avec le ministère de l'Education nationale (MEN). Bien que, pour l'instant, il n'y a pas de bilans quant à la fiabilité de cette initiative, étant donné que c'est un processus plus ou moins long, il n'en demeure pas moins que les résultats en ce qui est du Lycée sportif de Draria sont, pour le moins, satisfaisants, ne serait-ce que par rapport aux études. Le taux de réussite au baccalauréat au niveau de ce lycée est toujours en hausse par rapport à la moyenne nationale. Par ailleurs, il est à noter que certaines fédérations sportives prennent au sérieux cette opération. A ce titre, la Fédération algérienne de luttes associées (Fala) avait proposé, il y a deux saisons, la mise sur pied de classes «sport-études», pour la pratique de ce sport, dans des collèges de sept wilayas. Les responsables de cette fédération ont compris que ces classes sont un moyen très important pour la formation des futurs athlètes. En somme, quoique le lancement de ce genre de classes s'avère assez profitable pour le sport national, si cela se fait en dehors d'une stratégie nationale du développement du sport, cela sera inéluctablement sans effet. Et c'est là où se situe tout le problème…