De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
L'année 2012 s'achève dans quatre jours. Le secteur culturel dans toute sa diversité et sa richesse a été marqué durant cette période par diverses productions. A remarquer que la majorité, pour ne pas dire la totalité, des productions a été dédiée au cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Toutes les manifestations en ont été placées sous ce slogan. Et les festivités de célébration devront se poursuivre jusqu'en juillet 2013. On ne peut qu'être satisfait des douze mois passés pour le secteur culturel dans cette wilaya, dira d'emblée le directeur de la culture de la wilaya, M. Foughali, qui affiche son satisfecit même s'il met un bémol en ajoutant que les ambitions de ses services «demeurent grandes». Selon l'administrateur et gestionnaire du secteur, tout ce qui a été tracé s'est concrétisé sur terrain. Ça va des festivals institutionnalisés jusqu'aux différents salons thématiques en passant par les rencontres périodiques, les expositions et les initiatives émanant des multiples associations locales actives. La scène constantinoise ne s'est pas vidée durant cette période. La cadence d'animation a été maintenue grâce aux efforts des administrateurs et intervenants, mais aussi aux mannes ministérielles qui étaient accordées et qui inondaient pratiquement toutes les activités artistiques, programmes d'animations et projets culturels. Il en pleuvait des subventions !! Toutefois, il reste du chemin à faire et du travail à parfaire pour répondre aux goûts et attentes de toute la population, si on veut se mettre en adéquation avec ce qui est déboursé. Du côté du théâtre, le bilan est on ne peut plus clair et ne souffre d'aucun commentaire. Avec plus de 200 représentations, dont certaines étaient inscrites dans le cadre des échanges culturels inter-wilayas, on ne peut pas dire que les planches du Théâtre régional de Constantine (TRC) ont chômé. Jamais auparavant le TRC n'a vu une telle activité avec cette cadence, se félicite le directeur de cette institution, M. Ramdani, qui précisera que ces résultats ont été rendus possible «grâce aux finances débloquées par le ministère de la Culture». Il ajoutera que la dynamique amorcée en 2012 devra se maintenir en 2013. Jusqu'ici les grilles de programmes sont bien étoffées et les affiches annonçant tel spectacle ou tel pièce égayent les façades des rues et ruelles, mêmes les quartiers les plus isolés sont concernés. Quant au cinéma, il demeure le talon d'Achille dans la dynamique culturelle de la wilaya. La ville n'a aucune salle opérationnelle… «Dans un premier temps, la Cinémathèque rouvrira ses portes début 2013», rassure la direction.
Programme varié, faible audience Mais malgré la diversité des programmes, l'audience bat toujours de l'aile. L'année 2012 ne sera pas couronnée par le succès en termes de chiffres et d'affluence. La population n'a, semble-t-il, pas les mêmes appréciations et grilles de lectures des programmes que ceux qui les élaborent. Résultat : elle tourne le dos à la scène. Le renouveau qu'on prétend introduire dans les programmations n'est pas parvenu à rassembler le public escompté autour de la culture et des arts en général. Le constat établit à partir de l'affluence du public enregistrée dans diverses manifestations ne peut qu'aboutir à la conclusion que malgré la profusion des programmes, l'audience affiche toujours grise mine et que les activités proposées ne sont donc pas au goût des citoyens. Ce ne sont pas toutes les activités qui ont drainé la grande foule en dépit du relais de communication assuré par les organisateurs. L'impact culturel est désormais le souci des organisateurs et des éventuels sponsors. «Nous avons usé de tous les moyens d'information pour informer les citoyens de la tenue des diverses actions culturelles. Certains s'y intéressent, d'autres non. C'est un choix que je respecte», note le responsable. Mais «notre essor et nos efforts en matière d'information sur la tenue des grilles artistiques et culturelles doivent se maintenir pour une socialisation élargie de la culture à travers toutes les communes. Le programme est riche mais le public n'est pas toujours au rendez-vous», ajoutera-t-il. Constantine qui intéresse toujours par son malouf, enregistrait cette année un léger recul, en témoigne la faible audience enregistrée lors des deux festivals national et international. Par soirée et par affiche, le baromètre variait significativement. C'est aussi le cas pour le Festival international du jazz qui a également marqué un bémol au terme de sa dixième édition. Pour certaines soirées, les travées étaient plutôt aérées et on était loin des bousculades que l'on connaissait aux éditions précédentes. Cela n'empêche pas que ces deux manifestations tiennent le haut du pavé à Constantine en termes de fréquentation et de qualité d'organisation. Et c'est elles qui réveillent la cité «somnolente» de Constantine et la plongent dans une animation saisonnière de printemps et d'automne. En ce qui concerne les réalisations d'infrastructures, la wilaya compte ouvrir sa nouvelle bibliothèque destinée à la lecture publique. Le temple du livre est en construction à la sortie de la cité Boussouf et il devra être finalisé au cours du premier trimestre 2013. Les autorités locales devront aussi donner le coup d'envoi au chantier d'une nouvelle direction de la culture sur le même site.