De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les soirées ramadhanesques se poursuivent chaque soir à Constantine après la prière de taraouih. Le riche programme concocté respectivement par l'Office communal de la promotion des activités culturelles de l'APC et le TRC a été mis en application en milieu de semaine afin d'offrir de l'animation durant ce mois de jeûne, de spiritualité, mais aussi de détente… question de rompre avec les tracasseries coutumières de la rue et du marché. Le TRC aura bouclé sa première phase de prestations mardi soir avec la nouvelle production Laylat El L'yali de Boudjadi et mise en scène par Demhimi. Une avant-première qui n'a pourtant pas vu une grande affluence du public lors des deux dernières programmations. Cependant, le directeur du Théâtre régional de Constantine, M. Ramdani, se félicite de ce nouveau-né qui devait entamer hier sa tournée extra-muros, comme il a tenu à préciser qu'il est normal que le TRC n'affiche pas complet car la pièce en est à son troisième show au chef-lieu de la wilaya. Aussi, il est de coutume que les familles constantinoises ne prisent pas autant les espaces et même les boulevards au début du mois, ce n'est qu'à la deuxième semaine qu'elles sortent de leur coquille et commencent à fouiner pour se distraire. Preuve en est le plasma placé en haut du théâtre et où défilent les programmes à longueur de journée n'a pas pu attirer la curiosité de la grande foule. Le théâtre de verdure de Zouaghi n'a pas été en reste des veillées. Les nuits de la chanson «s'raoui», qui ont pris fin hier, ont été une nouvelle découverte, voire un genre aménagé pour les mélomanes. Ces derniers se sont déplacés en masse, pour la plupart des jeunots habitant à la cité Zouaghi ou à la nouvelle ville et ce, en dépit de la pluie qui aura faussé les premiers spectacles ou encore cette panne d'électricité en plein concert à cause d'un disjoncteur «chinois» qui a coupé les décibels durant quelques minutes avant son changement, selon un responsable des festivités. Toutefois, ces nuits de fête ont fait le plein notamment mardi soir avec cheb Ares. Le satisfecit de la première boucle des festivités a été émis par le directeur de l'office indiquant qu'«on est parvenu à faire sortir les familles pour veiller en dégustant ce programme varié et étudié qui touche à tous les goûts». Soutenu énergiquement par la wilaya de Constantine, cet Office communal aura trimé pour réussir son baptême du feu puisqu'il a été installé officiellement quelques jours seulement avant l'avènement du Ramadhan. Sillonnant les rues et rares boulevards de la capitale de l'Est, les passants peuvent apercevoir beaucoup d'affiches placardées mais la majorité des citoyens s'en désintéressent. «Il faut chasser la routine et proposer d'autres programmes avec des idées fraîches, nouvelles, qui vont avec la métamorphose socioéconomique du pays», devait suggérer un intellectuel local. En somme, pour cette première semaine relative au chant et au théâtre, la ville des Ponts a vibré seulement sur quelques airs du «s'raoui». Le maalouf, qui reprendra son luth au cours de cette semaine à l'occasion des soirées qui lui sont dédiées, replongera à coup sûr les Constantinois dans leur fief… naturel. L'ENTV n'a pas encore fait rire ses adeptes Par ailleurs, les sédentaires ne profitent pas pour autant des soirées proposées dans différentes salles. Se contentant de suivre la grille de l'ENTV, ils ont du mal à digérer les émissions sans les critiquer… amèrement pour leur vide et leur manque de créativité. «La télévision jusqu'à maintenant n'a pas réussi son pari de détendre les téléspectateurs», atteste une partie de la population locale questionnée sur le sujet. Pis, certaines voix locales critiquent les séries de la «Caméra cachée calquée souvent sur d'autres chaînes… et sans originalité, épousant le concret algérien». D'autres citoyens estiment qu'«il faut revoir la demande et accoucher de programmes adéquats. Le monde évolue à la vitesse grand V et le rire en fait partie, entre autres». Du moins pour l'entame et contrairement à l'année dernière, il semblerait que les réalisateurs aient tout épuisé. Une caméra peut-elle en cacher une autre ? Les adeptes de l'«unique» s'impatientent de découvrir la suite de la grille du Ramadhan vouée au relâchement après la rupture du jeûne. Si l'on met en relief le concours étatique en matière de financement, la population aura droit à des séries de haute facture. Sauf que le fil conducteur et les idées ne sont pas attachés aux sous. Là est toute la réussite !