Le séminaire international sur la réhabilitation et la requalification du cadre bâti s'est ouvert à Constantine, en présence du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni. Organisée par le département des sciences de la Terre de l'université Mentouri, la rencontre de trois jours à laquelle prennent part des universitaires d'une dizaine de pays s'inscrit, selon les organisateurs, dans la perspective de mise en place d'un «dispositif théorique et opérationnel», susceptible d'être adapté aux autres centres urbains anciens en Algérie. Les débats donneront lieu à des échanges d'expériences, à l'évocation des outils (gestion, encadrement, pilotage et coordination des opérations) et à des démarches (chantier-école, compétences opérationnelles, cahiers des charges, questions techniques, diagnostic, connaissance des matériaux) ainsi qu'à des «regards croisés» entre opérationnels, chercheurs, maîtres d'ouvrage, élus et société civile. Les pistes de résolution des difficultés liées à «l'opérationnalité», en raison notamment de l'ancienneté et de la structure du bâti, seront examinées en termes de compétences et de savoir-faire des entreprises et permettront d'«évaluer les besoins en termes d'accompagnement institutionnel et d'appui à la maîtrise d'ouvrage et à la maîtrise d'œuvre». La réhabilitation et la requalification du vieux bâti urbain doit «perpétuer les repères historiques et l'identité nationale», a affirmé le ministre devant une assistance composée essentiellement d'ingénieurs et d'architectes. La réhabilitation des maisons, des immeubles et des quartiers de Constantine, dont certains sont centenaires ou millénaires, doit les rendre habitables, ou utilisables en termes d'activités culturelles, commerciales ou touristiques, a-t-il indiqué. S'il est difficile de restaurer le vieux bâti à l'identique et avec les mêmes matériaux, il importe de «veiller à préserver l'ambiance de vie propre à ces lieux et faire de l'action de réhabilitation un chantier-école pour la formation et la préservation de l'artisanat authentique et des vieux métiers […]. C'est l'occasion de préserver certains métiers centenaires constituant un atout pour l'industrie touristique nationale». Aussi le ministre a-t-il souhaité que le séminaire réfléchisse à une démarche visant la création d'entreprises d'artisans. R. C.