Photo : Riad Par Bahia Aliouche La demande nationale en ciment a fortement augmenté au cours des dix dernières années, avec le lancement de grands chantiers inscrits dans le programme quinquennal 2010-2014. Il est prévu, dans ce cadre, le parachèvement de grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs des travaux publics (routes, autoroute Est-Ouest…), des ressources en eau (barrages) et de l'habitat. Dans le détail il s'agit, entre autres, de la réalisation de plus de 2,5 millions de logements, de plus de 5 000 infrastructures pour la jeunesse et les sports, près de 5 000 établissements scolaires (dont 1 000 collèges et 850 lycées), 600 000 places pédagogiques universitaires, 400 000 places d'hébergement pour les étudiants, de plus de 300 établissements de formation et d'enseignement professionnels et plus de 1 500 infrastructures de santé, dont 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé et 377 polycliniques. Ce à quoi s'ajoutent plus de 70 établissements spécialisés au bénéfice des handicapés. Néanmoins, l'accroissement de la demande en ciment demeure en déphasage avec la production locale, estimée à plus de 18 millions de tonnes (secteur privé et public). Certes, la production de ciment en Algérie a été multipliée par 12 depuis l'Indépendance (1,5 million de tonnes/an) à ce jour, mais reste en deçà des besoins grandissants. Le marché, selon les estimations du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), accuse ainsi un déficit de 3 millions de tonnes. Les investissements déjà réalisés dans le secteur, selon le P-dg du groupe Gica, M. Yahia Bachir, sont importants mais pas suffisants pour répondre à la demande en ce matériau, essentiel pour la réalisation de grands chantiers, notamment dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics. Afin de réduire l'écart entre l'offre et la demande et faire avancer les chantiers engagés, l'Etat recourt à l'importation. Durant les 11 premiers mois de l'année 2012, les importations algériennes de ciment ont enregistré une hausse de près de 92%, selon les chiffres des Douanes algériennes. La facture d'importation des ciments (5 types de produits) est passée de 117,4 millions de dollars, en 2011, à 225,4 millions de dollars, en 2012. Pour les années à venir, l'Etat compte importer en moyenne 1,5 million de tonnes par an. Le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) a ainsi lancé un avis d'appel d'offres international pour la fourniture de 450 000 tonnes de ce produit vital dans le secteur du Btph. Dans l'optique de réduire le recours à l'importation, le Groupe Gica, a lancé un important programme quinquennal d'investissement. D'un coût de 365 milliards de dinars (environ 5 milliards de dollars), ce plan ambitionne, selon le parton de Gica, d'augmenter les capacités de production des cimenteries, de réduire le recours à l'importation, et de se placer par la suite sur le marché international. Il porte sur l'extension des capacités de production des cimenteries d'Aïn El Kebira, de Béni Saf, de Chlef, de Zahana et de Sour El Ghozlane, pour une production supplémentaire globale de 8,15 millions de tonnes. La réalisation de nouvelles cimenteries, notamment à Béchar, Relizane et Djelfa figure également parmi les projets inscrits dans ce programme, pour porter la capacité de production de Gica à 20 millions de tonnes en 2016, et à 29 millions de tonnes en 2018. La cimenterie de Relizane, qui produira 2 millions de tonnes par an, sera réalisée en partenariat entre Gica et le Fonds national d'investissement (FNI), pour la partie algérienne, et la société chinoise China State Construction Engineering Corporation (Cscec) pour la partie étrangère. D'une capacité d'un million de tonnes de ciment par an, celle de Béchar sera réalisée par le groupe Gica seul. Un projet de construction d'une cimenterie à Djelfa, d'une capacité de production de 3 millions de tonnes, est à l'étude entre Gica et la société égyptienne Asec. Les responsables du groupe sont également intéressés par la réalisation de mini cimenteries dans le grand sud du pays, d'une capacité de production annuelle de 200 000 à 250 000 tonnes, si des gisements sont identifiés. Actuellement, le secteur compte 12 cimenteries publiques, situées à Hadjar-Soud (Annaba), Aïn Kebira (Sétif), Hamma Bouziane (Constantine), Tébessa, Aïn Touta (Batna), Sour El Ghozlane (Bouira), Raïs Hamidou (Alger), Zahana (Mascara), Béni Saf (Aïn Témouchent), Saïda, Oued Sly (Chlef) et Meftah (Blida), où une cimenterie a été fermée en 1972 et remplacée, trois ans plus tard, par une autre usine. Le marché algérien est couvert essentiellement par le secteur public à hauteur de 65%, le privé assure le reste. La part des producteurs privés devrait augmenter, pour atteindre 11 millions de tonnes en 2016. Un projet de cimenterie en partenariat Lafarge-Gica est en cours de négociation. B. A.
Capacités de production des cimenterie en tonne/an Les douze cimenteries publiques relevant du groupe industriel des ciments (Gica) totalisent une production de près de 11,5 millions de tonnes par an. Oued sly (Chlef), créée en 1978 : 2,1 millions Aïn El Kebira (Sétif), créée en 1986 : 1,2 million Sour El Ghozlane, Bouira, créée en 1983 : 1,1 million Béni Saf, Aïn Témouchent, créée en 1978 : 1 million Hamma Bouziane, Constantine, créée en 1982 : 1 million Hadjar Soud, Annaba, créée en 2002 : 1 million Raïs Hamidou (Alger), créée en 1914 et rénovée en 1958 : 175 000 Meftah (Blida), créée en 1975 : 926 000 Zahana (Mascara), créée en 1976 : 760 000 Aïn Touta (Batna), créée en 1986 : 767 000 Tébessa, créée en 1995 : 580 000 Saïda, créée en 1979 : 500 000