En un peu plus de quatre heures, la forte mobilisation des services de sécurité a payé. L'adolescente enlevée dans l'après-midi de dimanche dernier dans la commune de Gué de Constantine (Alger) a été vite retrouvée, saine et sauve. Grâce à la célérité et à l'efficacité de la réaction des brigades de la Gendarmerie nationale, lancées à sa recherche, elle échappa in extremis à un danger certain. En ce début 2013, Alger vit avec la hantise des rapts d'enfants. Durant l'année écoulée, les services de police ont enregistré plus 5 000 agressions diverses sur des mineurs, essentiellement des élèves scolarisés. Les mêmes statistiques mentionnent 28 homicides. Tout le monde a en tête le souvenir malheureux de la petite Chaïma, violée et retrouvée morte au cimetière de Mahelma. Le cas de Soundous, également violée et assassinée par un proche de la famille, a fortement ému tous les Algériens. Les habitants de la capitale, comme le reste de leurs compatriotes à travers les autres villes du pays, vivent constamment avec cette crainte tenace de perdre leur progéniture dans de telles circonstances. Le sujet a suscité de vives réactions au sein de la société civile. Certains acteurs de premier plan ont même suggéré la réactivation de la peine de mort pour «éradiquer» les désaxés qui commettent ce type de crimes. Enlever un enfant pour le violer et le tuer ensuite est acte barbare d'une extrême gravité. La lutte sans merci contre ces monstres relève de la priorité. C'est pourquoi l'exploit des gendarmes à Gué de Constantine mérite d'être souligné. L'alerte lancée simultanément n'a pas laissé beaucoup de temps aux ravisseurs qui, ainsi traqués, n'ont pas échappé aux regards des passants. De précieux renseignements donnés par les citoyens auraient grandement bénéficié à la libération de l'adolescente. Même si ses agresseurs ont malheureusement réussi à prendre la clé des champs, leur coup a été déjoué. Dorénavant, ils savent qu'ils seront pourchassés par tout le monde. En matière de sécurité et de protection des biens, les services compétents ont beaucoup de pain sur la planche. Les rapts accompagnés de demandes de rançons (En Kabylie), les agressions physiques, les vols à la tire ou avec effraction ont tendance à se généraliser. Les bandes de voyous opèrent à tous les coins de rue. Ils guettent les gros clients à la sortie des agences bancaires, s'attaquent aux bijouteries, se spécialisent dans le trafic de véhicules de luxe et cambriolent magasins et résidences. Pour contrer cette énorme menace, la police doit améliorer constamment ses services de prévention et de collecte du renseignement. Même en matière d'investigation et de recherche, les services de sécurité et les instances judiciaires sont également appelés à s'appuyer sur des experts dans diverses disciplines scientifiques pour déjouer leurs manœuvres et établir clairement les faits. Les filous font preuve d'ingéniosité et de finesse dans l'exercice de leur sale besogne. De l'autre côté, on doit faire autant, sinon plus, pour les surprendre la main dans le sac. La hiérarchie policière, qui bride d'ordinaire l'action des agents de terrain pour divers motifs, doit prendre conscience de l'ampleur du danger. En plus des moyens à mettre en œuvre, elle doit protéger le policier ou le gendarme qui, dans bien des cas, se trouvent trainés en justice par des criminels récidivistes, notoires. Cependant, la famille, l'école, le mouvement associatif et la société civile devraient également se mettre de la partie pour combattre ce mal à la racine. La responsabilisation de la société et son implication réelle dans ce combat devrait s'inscrire naturellement dans la stratégie, efficiente et coordonnée, qui serait mise en place par les divers corps constitués. K. A .